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Voici comment Trump peut maintenant déclencher l'arme nucléaire

Officiellement investi 45e président des États-Unis, il va être accompagné dans tous ses déplacements par le «nuclear football», un dispositif permettant d'ordonner le déclenchement à distance d'une frappe.

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Donald Trump | Gage Skidmore via Flickr CC License by.

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En novembre dernier, lors d'un meeting à Durham, en Caroline du Nord, Barack Obama s'interrogeait: comment était-il possible de faire confiance à un candidat comme Donald Trump pour devenir le détenteur des codes nucléaires? «Si quelqu'un ne peut pas gérer un compte Twitter, il ne peut pas non plus s’occuper des codes nucléaires.» Et pourtant, Donald Trump est devenu ce vendredi 20 janvier, commander-in-chief et propriétaire d’une superbe mallette en cuir capable de tout détruire.

La possession des codes de l’arme nucléaire par Trump déchaîne tous les fantasmes –y compris les siens, puisqu'il avait provoqué l'émoi en évoquant durant la campagne la possibilité de son utilisation contre l’organisation État islamique ou même en Europe. On l’imagine se frotter les mains avant d’écrire des lignes de codes sur un ordinateur caché dans une mallette, ou actionner un bouton caché sous son bureau. En réalité, le matériel permettant d'actionner l’arme nucléaire est placé dans une sacoche bombée de 20 kilos, appelée le nuclear football, le «ballon de football nucléaire». À l’intérieur, les informations et le matériel nécessaire pour donner l'ordre de déclencher une frappe.

Théoriquement aucun garde-fou

Pour pouvoir y procéder, le Président aura en sa possession le «biscuit», une petite carte avec des codes, qui devront être transmis par un canal sécurisé au centre de commandement du Pentagone. Dans une interview accordée à CBS News, Brian Freck, capitaine du sous-marin nucléaire USS Kentucky, explique que le président communique littéralement la combinaison d’un coffre-fort situé dans l'appareil, dans lequel se trouve une clé qui permettra d’enclencher les ogives se trouvant à bord. Des codes qui peuvent être perdus, comme cela est arrivé à Bill Clinton ainsi qu'à Ronald Reagan quand celui-ci avait été l'objet d'un attentat en mars 1981.

S'il n'est pas en déplacement, le président peut également déclencher l'arme nucléaire depuis la Situation Room, à l'intérieur de la Maison-Blanche. Avant d'initier une quelconque action militaire, il s'entretient dans la pièce avec ses conseillers, mais il a le dernier mot. S'il est en déplacement et qu'il faut effectuer une riposte très rapidement, il est libre de ne consulter personne avant de communiquer les codes. Il n’y a donc pas de garde-fous: l’unique discussion qui pourrait avoir lieu se tiendrait entre le président et le Pentagone pour décider de la zone et de la force de frappe.

Pourtant, sous Richard Nixon, par deux fois, l'armée avait pris ses précautions pour éviter une utilisation inopinée de l'arme nucléaire: une première fois, en 1969, en utilisant des manœuvres dilatoires pour désobéir à un ordre du président demandant de placer l'armement nucléaire en alerte maximale; une deuxième fois, au moment du scandale du Watergate en 1974, alors que Nixon sombrait dans l'alcool, en demandant que tous les ordres d'urgence émanant du Bureau ovale soient détournés vers le secrétariat à la Défense ou le secrétariat d'État.

Un militaire qui se rapproche

Donald Trump sera informé de la procédure pour déclencher l’arme nucléaire avant son investiture, dans la résidence Blair House, où le président-élu dort généralement la veille de la cérémonie, précise Politico. Pour décrire le briefing, Andrew Card, chef de cabinet de George W. Bush de 2001 à 2006, confie à Business Insider que c'est un peu comme si l'on apprenait «comment utiliser une télécommande pour la télévision».

En ce qui concerne la transmission des codes nucléaires, un rituel bien précis sera respecté. À midi pile, lorsque Trump prêtera serment sur la Bible, le militaire qui porte la valise en forme de ballon de football s’éloignera de Barack Obama afin de se placer derrière le nouveau président. Une passation discrète, mais très orchestrée. Ouvrez l’œil!

Pour assurer la transition entre deux présidents, les membres de l’Administration de la sûreté nucléaire nationale (NNSA) sont supposés, alors même qu'ils sont théoriquement démissionnaires le 20 janvier, rester en fonction jusqu’à que la nomination de leur successeur soit validée par le Sénat. Mais le site Gizmodo révèle que le sous-secrétaire à la Sûreté nucléaire et son adjointe n’ont pas encore été invités par l'équipe Trump à rester en fonction pendant cette période de transition.

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