Boire & manger

Vous aimez le whisky? Ces cinq (excellentes) nouvelles vont vous faire sauter au plafond

L’année 2017 s’annonce plutôt bien pour les amateurs de malt. La preuve.

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Si l’on s’en tient au whisky, rien qu’au whisky j'insiste, l’entame de 2017 nous colle l’espoir à portée de rêve et le rêve au bout des doigts. Quelques bonnes nouvelles se profilent déjà, et je vous ai gardé le meilleur pour la fin –ou plutôt la soif.

1.Vous serez noyés
sous un déluge de nouveautés

Le nombre d'acteurs explose à la vitesse de la petite vérole tombant sur le bas clergé. En Écosse, 14 nouvelles distilleries ont ouvert ces trois dernières années. Après Wolfburn au début 2016, Eden Mill vient de commercialiser ses premiers batches, Strathearn a vendu ses cent premières bouteilles aux enchères et on attend la suite (en double et triple distillation), Annandale et Ardnamurchan pourraient livrer des flacons dûment estampillés whisky (trois ans d’âge, donc) avant la fin de l’année.

Et une vingtaine surgissent ou vont se monter, un peu partout excepté dans le Speyside, ce qui en dit long sur la volonté de chacune de se construire une identité singulière. Après InchDairnie (Fife) et Torabhaig (Skye) en 2016, Lindores, Dornoch, Clydeside (à Glasgow!), Raasay (dans les Hébrides), Bladnoch, etc., allument les alambics cette année… En France, pas moins d’une douzaine de projets sont déjà sur les rails, et plus d’une vingtaine en Irlande.

Autre fait intéressant, de nouveaux embouteilleurs indépendants montent en puissance. Ne nous leurrons pas, si les grandes maisons de négoce historiques avouent tirer la langue pour sélectionner les pépites (les distilleries se découvrent un vilain penchant égoïste ces derniers temps et gardent pour elles leurs meilleurs fûts, voire leurs fûts tout court), les nouveaux vont ramer. Il nous faudra sûrement rouler des pelles à moult crapauds pour trouver le prince, mais on peut déjà lorgner avec intérêt du côté de Valinch & Mallet, deux Italiens très doués qui ont lancé leur business à Londres en 2015, James Eadie, fondé il y a quelques mois par un ancien de chez Ian Macleod, ou Ainneamh («rare» en gaélique), créé par The Lost Distillery en 2016 et arrivé en France en octobre.

2.Vous apprendrez à articuler une syllabe de trois lettres qui peut rapporter gros: n.o.n.

Les prix prohibitifs du whisky commencent à vous faire tiquer sauvagement, si j’en juge par le nombre de vos messages. Hier encore on râlait gentiment au passage en caisse, aujourd’hui ça vire au dépit, à l’aigreur sur les réseaux sociaux. Alors, observons un fait passé inaperçu sur notre rive de l’Atlantique.

Aux États-Unis, en décembre, après avoir annoncé que le bourbon Booker’s passerait de 60 à 100 dollars, Beam-Suntory a dû rétropédaler en mode ventilateur face à la levée de bouclier massive des consommateurs et des cavistes. Intéressant de voir que, même pour un whiskey d’exceptionnelle qualité (et c’est le cas), l’amateur sait dire: «N.o.n. Non, là vous me prenez pour un… [grosse flemme, je vous laisse trouver une rime].»

3.Vous attraperez la vague sur deux rivages

Les Français ont longtemps résisté à la folie du gin qui agite l’Europe depuis une grosse dizaine d’années –avant de plonger dans le verre piscine avec entrain, à tel point qu’aujourd’hui dès qu’un hipster s’emmerde sans se raser devant la glace il crée sa marque de gin. Nous refusons toujours de céder à la fièvre de la tequila et du mezcal qui saisit l’Amérique. Pire, nous hésitons encore à tendre un orteil vers la vague, irrépressible ailleurs, du bourbon et de l’irish whiskey.

Et ça, c’est ballot. Car quelques-unes des plus chouettes perspectives se dessinent sur l’autre rive de la Manche et de l’Atlantique. Aux États-Unis, plus de 200 micro-distilleries (sur pas loin d’un millier nées ces dernières années) dédient leurs alambics au whiskey, et on surveillera celles qui développent une philosophie «du grain à la bouteille» et intègrent toute la filière de production: Koval, Westland, Ransom, Whistle Pig… Le whiskey irlandais? Il enregistre partout des progressions à deux chiffres. Excepté en France. Question: vous attendez quoi?

4.Vous investirez vos économies
dans le liquide

Monter une distillerie coûte cher, et à moins de raccorder une couscoussière à une lessiveuse en manière d’alambic, il faut compter entre 200.000 euros et 5 millions en mise de départ. Une paille. De nombreux producteurs modestes tentent donc de plus en plus souvent le grand saut grâce à votre aide, via des plateformes de crowdfunding. Le principe est simple: en échange de votre participation financière, vous recevez une contrepartie (pin’s, bouteille, bouteilles au pluriel, fût –en fonction de votre mise).

En France, La Distillerie de Paris a ouvert la voie en levant une partie de ses fonds grâce à kisskissbankbank. Récemment, c’est Miimosa, spécialisé dans le financement de projets agricoles, qui s’est montré en pointe en hébergeant les appels aux sous des distilleries d’Ouche Nanon (dans le Berry) et de Bercloux (près de Cognac), et des marques Naguelann (un affineur assembleur breton) et Benjamin Kuentz (arrivée dans vos verres prévue au printemps).

Si les fins de mois difficiles vous laisse quelque menue monnaie, arrêtez de spéculer sur les sites d’enchères, en faisant au passage la fortune d’intermédiaires et en contribuant à exciter le prix des quilles. Et misez plutôt sur une jeune distillerie, ou une marque de whisky en devenir.

5.Nous agrandirons le périmètre
de La Soif du malt

Toutes ces nouveautés vous ont asséché le gosier? Tant mieux car, à partir d’aujourd’hui, La Soif du malt s’enrichit d’une page Facebook (ici). En marge de la chronique mise en ligne chaque jeudi sur Slate, la discussion se poursuivra sur le réseau social. Vous y trouverez à terme –au fur et à mesure que je lâcherai mon verre pour prendre mon courage à deux mains et poster– des compléments d’information, des news, des notes de dégustation et conseils d’achat plus nombreux pour faire le tri dans la masse de nouveautés… Avec toujours la même règle: ne jamais se prendre au sérieux. Le whisky est un sujet bien trop important pour le laisser nous monter à la tête.

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