Sciences

Pourquoi s'offusquer de la post-vérité? C'est le mode par défaut de notre cerveau

Avant de s'en prendre aux colporteurs de la «post-vérité», jetons un œil à notre cerveau. Comme Donald Trump, Nigel Farage et compagnie, il n'est jamais aussi performant que lorsqu'il s'agit d'arranger la réalité à sa sauce.

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Pinocchio | Kenny Louie via Flickr CC License by

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Le concept est aujourd'hui connu –les dictionnaires Oxford en ont fait leur mot de l'année 2016–, nous baignerions dans l'ère de la post-vérité. Selon certains analystes, nous vivons un temps qui se fout des faits, où il n'y a que les interprétations qui comptent. Les émotions et les croyances, les intérêts et les volontés de puissance priment sur les vérités objectives. Plus personne –et encore moins du côté des politiques– ne voit le monde tel qu'il est, mais comme on aimerait qu'il soit. À chacun selon les besoins de sa communauté et les moyens de sa bulle de filtre. On triche, on manipule, on déforme, on altère, on comble les trous et on (se) raconte des histoires.

Soit à peu près ce que nous disent les sciences cognitives et psychologiques sur le fonctionnement de notre esprit: pour appréhender le réel, nous devons faire marcher notre cerveau, sauf que manque de pot, au rayon des machines à connaître, il n'y a peut-être pas d'outil plus incertain, plus capricieux, plus flemmard, plus partisan et plus baratineur –en un mot, plus merdique– que le truc spongieux casé sous notre boîte crânienne.

Comme tous nos organes, notre cerveau a été «fait» pour assurer notre survie, c'est-à-dire tirer profit du monde, et face à lui nous agissons bien davantage en avocat –nous insistons sur les éléments soutenant notre plaidoirie, en taisant astucieusement ceux susceptibles de lui causer du tort–, qu'en scientifique –d'abord la collecte d'éléments matériels, ensuite la formulation d'une théorie susceptible de les expliquer et d'être amendée, voire contredite, si nous découvrons plus tard d'autres faits incohérents avec notre première explication.

L'accumulation des biais

Le pire, c'est que la plupart du temps, nous n'en avons même pas conscience –quand nous pensons «réfléchir» ou «raisonner», en réalité, nous sommes déjà arrivés à nos conclusions et nous faisons le chemin à l'envers, en ne ramassant que les petits cailloux capables de renforcer nos croyances a priori (avant et en dehors de l’expérience).

Et en cours de route, nous ne cessons de trébucher sur des sophismes, erreurs et autres illusions cognitives: le biais de conformité (lorsqu'on tend à aligner sa perception d'un phénomène sur celle du plus grand nombre); l'effet de génération (le fait qu'on mémorise mieux les détails, réels ou imaginaires, que l'on a ajoutés soi-même à une histoire); la confusion des sources (l'oubli de l'origine exacte d'une information empêche le cerveau de la recouper avec d'autres); le biais de confirmation (une fois une hypothèse et a fortiori une idéologie adoptée, on a tendance à retenir ce qui la confirme et à exclure ce qui l'infirme), sans oublier probablement la plus «bénefficace» (bénéfique + efficace) de toutes, à savoir la réduction de la dissonance cognitive, qui nous fait sélectionner, trier et réorganiser les informations afin d'obtenir un ensemble cohérent non pas avec le réel, mais avec notre écosystème mental.

Ou pour le dire comme Steven Pinker, «l'intuition humaine est un guide notoirement médiocre de la réalité». Bien avant d'arriver sur les téléscripteurs et d'enflammer les rédactions, la post-vérité est le mode par défaut de notre cerveau.

Comme tout le monde, j'ai la mémoire qui flanche

À première vue, il n'y a peut-être pas de citadelle positiviste plus imprenable que la mémoire: nos souvenirs, c'est notre vie et rien d'autre, et vu que nous sommes les seuls à l'avoir vécue, nous sommes encore les mieux placés pour savoir ce qui a été. Sur ce plan, c'est obligé, ce que nous croyons est la vérité. Alors oui, mais en fait non.

Depuis le début des années 1970, Elizabeth Loftus travaille sur le caractère fondamentalement précaire, malléable et mensonger de nos souvenirs et a été l'une des premières à démontrer combien leur fiabilité est inversement proportionnelle à leur âge, mais aussi à celui du souvenant. Avec les années, écrit-elle, «les souvenirs affaiblis sont de plus en plus vulnérables aux informations reçues après coup».

Plus de 60% des cobayes se rappellent avoir serré la main du lapin fou, 50% affirment l'avoir pris dans leurs bras, 69% sont persuadés de lui avoir touché l’oreille... alors qu'il est impossible de croiser Bugs Bunny à Disneyland

Face à ce qu'elle décrit comme des «faux souvenirs induits» et «enrichis», ce sont bien les enfants qui sont les plus enclins à combler et à recomposer leurs souvenirs avec des événements n'ayant jamais eu lieu. Si nous savons désormais combien les théories et les thérapies du refoulement –voulant qu'une personne en grande souffrance psychique ait de grandes chances de cacher un traumatisme d'enfance dont elle n'a plus souvenir et qu'il convient de faire remonter par des techniques comme l'hypnose– ne possèdent globalement aucune base factuelle (pour rester poli), c'est notamment grâce aux travaux de Loftus.

Bugs Bunny à Disney

La professeur en écologie sociale, droit et sciences cognitives à l’université de Californie à Irvine (UCI) est particulièrement célèbre pour ses expériences aussi astucieuses que spectaculaires dans leur capacité à dévoiler les bidonnages de notre mémoire. Dans l'un de ses classiques, le sujet doit lire ce qui lui est présenté comme une brochure promotionnelle de Disneyland –un texte se focalisant sur un personnage du parc, le lapin Bugs Bunny. Ensuite, le volontaire répond à un questionnaire détaillant son ou ses passages dans le parc durant son enfance –car c'était là le seul réquisit pour participer à l'étude, avoir été au moins une fois chez Disney au cours de son existence. Résultat: plus de 60% des cobayes se rappellent avoir serré la main du lapin fou, 50% affirment l'avoir pris dans leurs bras, 69% sont persuadés de lui avoir touché l’oreille... alors qu'il est impossible de croiser Bugs Bunny à Disneyland, vu qu'il s'agit d'un personnage de la Warner, concurrent de Disney.

Si Loftus n'en est pas formellement la créatrice, ses recherches ont inspiré une autre procédure expérimentale susceptible de tester la validité des «faux souvenirs», mise en œuvre avec succès à de nombreuses reprises. Dans cette expérience, dite de Wade-Garry, on demande préalablement au sujet de prêter quelques photos de son album familial aux chercheurs, qui l'interrogeront ensuite sur les événements représentés dans les images. Au milieu des vraies photos, il y a une de trafiquée: à l'aide d'un logiciel, les chercheurs ont replacé l'individu (enfant) et son père (à l'époque) dans une montgolfière. Lors de l'entretien, une personne sur trois narrera avec force détails un voyage en ballon qui n'a jamais eu lieu. Et selon une méta-analyse de huit études similaires parue en 2016, la moitié de la population serait susceptible de se faire berner de la sorte et de croire dur comme fer à l'existence de faits fabriqués.

Les travaux de Daniel L. Schacter nous renseignent sur la base neurologique du phénomène: si nous avons tant tendance à prendre des fictions pour des faits et des montages pour des souvenirs, c'est que la mémoire et l'imagination activent des zones très proches dans notre cerveau. En France, les recherches de Pascal Roullet laissent entendre que le processus de «réactivation mémorielle» est lui-même bancal: lorsque nous faisons appel à nos souvenirs, nous courons le risque de les modifier, car à chaque fois que nous nous remémorons un événement, l'information remonte à une surface où elle est plus vulnérable à «l'enrichissement» décrit par Loftus.

Raison pour laquelle il est si facile de se prendre les pieds dans le tapis des «faux souvenirs» et si nécessaire de prendre tout témoignage avec des pincettes, même (et peut-être surtout) si les faits sont graves et les témoins persuadés d'avoir vraiment vu. En 2009, Loftus répertoriait aux États-Unis plus de 200 erreurs judiciaires commises à cause de faux souvenirs de témoins à charge. Le plus souvent, les condamnés à tort avaient passé entre cinq et dix ans en prison avant d'être innocentés par des analyses ADN.

Jésus dans le pain grillé

«La superstition est l'art de se mettre en règle avec les coïncidences», disait (paraît-il) Jean Cocteau. Une formulation un peu moins jolie, mais plus consistante avec l'état actuel de nos connaissances serait la suivante: l'esprit n'est pas «fait» pour observer et connaître le monde, mais pour y trouver du sens et des causalités. Les guillemets relèvent bien évidemment d'un abus simplificateur de langage. À proprement parler, notre esprit n'a été fait par personne et pour rien du tout, mais s'il possède aujourd'hui cette si lourde propension à croire des choses qui n'existent pas, c'est parce que sur une période assez longue de notre très lointain passé biologique, de telles configurations ont été bénéfiques à nos gènes, comme autant de mécanismes psychologiques sélectionnés par l'évolution et interagissant entre eux pour générer cette crédulité qui nous est aujourd'hui si «naturellement» universelle.

Du coin de l’œil, vous voyez un truc qui bouge. Vous vous dites que c'est une hyène. Vous détalez. Vous vivez. Par contre, si vous pensez que c'est le vent et que vous avez tort, vous mourrez

Un de ces mécanismes porte le nom barbare de «dispositif de détection hypersensible d'un agent», (ou «hypersensitive agent detection device» en version originale, HADD de son petit nom), un concept apparu en 1993 dans les travaux de l'anthropologue Stewart Guthrie et développé au tournant du millénaire par le psychologue Justin Barrett. Derrière cette notion, il y a la tendance spontanée qu'ont les humains à vouloir trouver de l'action, de la cause, de l'intention, voire de l'intelligence partout, et surtout là où il n'y a que silence éternel des espaces infinis. Ce mécanisme est à la base des paréidolies: le fait de «voir» des visages dans les nuages, des silhouettes dans les pierres ou Jésus dans du pain grillé (et, comme par hasard, à peu près jamais l'inverse).

«Nous avons les gènes de ceux qui ont fui»

Cette prédisposition cognitive est relativement compréhensible par le commun des mortels, même s'il n'a pas pris Darwin première langue: pendant une bonne grosse partie de l'histoire de notre espèce, les prédateurs ont représenté une menace vitale pas piquée des gaufrettes et il valait mieux, à n'importe quel signal ambigu –un bruit dans les fourrés, une forme qui se dessine au loin– présumer d'un agent responsable caché derrière ce truc pas très bien discernable et encore moins compréhensible. Pourquoi? Parce que dans des environnements relevant de la «guerre de la nature, de la famine et de la mort» dont parlait Darwin à la fin de L'origine des espèces –en gros, où vous courez un risque réel de crever à chaque tournant de buisson–, un faux positif (croire à quelque chose qui n'existe pas) représente un coût adaptatif bien moindre qu'un faux négatif (croire à l'inexistence de quelque chose qui existe). Ou pour citer un autre éminent scientifique, alias Gil Grissom de CSI:

«Vous êtes un homme primitif dans la savane. Du coin de l’œil, vous voyez un truc qui bouge. Vous vous dites que c'est une hyène. Vous détalez. Vous vivez. Par contre, si vous pensez que c'est le vent et que vous avez tort, vous mourrez. Nous avons les gènes de ceux qui ont fui. Nous sommes génétiquement programmés à croire à des forces vivantes que nous ne pouvons pas voir.»

C'est sans doute triste à dire, mais au Pléistocène, l'esprit critique ne faisait pas partie des bagages intellectuels les mieux partagés ni les plus utiles du monde, et si nous existons aujourd'hui, c'est notamment parce nos ancêtres ont eu la trouille de mirages, tant ce réflexe de détecter de l'hostilité dans un signal inoffensif leur ont bien davantage ouvert les portes de la survie et de la reproduction que l'inverse. De fait, en cas de signal ambigu, le coût adaptatif d'un faux négatif est bien moins élevé que celui d'un faux positif: au pire, vous gâcherez un peu d'énergie à vous enfuir, tandis que si vous vous méprenez sur un véritable danger et que vous continuez votre petite vie, vous risquez de la perdre.

Qu'une pression sélective ait favorisé cette «détection hypersensible» est donc assez logique et, à l'heure actuelle, de nombreux chercheurs ont prouvé qu'une telle prédisposition aux erreurs «positives» de perception demeure bien présente chez une grande majorité d'individus contemporains. Un véritable automatisme qui s'installe dès les premières années de l'existence, même avant le développement du langage.

Se mentir pour mieux mentir aux autres

Pourquoi un humain sait-il aussi bien mentir, aux autres et surtout à lui-même? Parce que l'artifice aura été un merveilleux propulseur de patrimoine génétique. Dans son avant-dernier livre, Robert Trivers n'y va pas par quatre chemins (mais en 397 pages): si nous nous trompons aussi facilement, c'est parce que cela facilite la mystification d'autrui et tous les succès reproductifs qu'il est possible d'en tirer. «À toutes les étapes –de son arrivée biaisée à son encodage biaisé, de son organisation autour d'une fausse logique à ses erreurs de remémoration puis de représentation aux autres», résume le géant de la biologie évolutive à qui l'on doit notoirement la théorie de l'investissement parental, «l'esprit agit continuellement pour déformer le flux d'information afin de nous faire passer pour meilleurs que nous sommes en réalité».

Une machine à imposture qui, là encore, ne fonctionne jamais aussi bien que lorsqu'elle est infra-consciente et automatisée. De fait, le mensonge volontaire est un processus mental extrêmement lourd –pas pour rien qu'on parle de «charge cognitive»– et mieux vaut tout faire pour l'alléger. Mentir consciemment exige de se creuser littéralement la tête. Il faut inventer une histoire fausse tout en sachant, de l'autre côté, à quoi ressemble la vérité. La fausse information doit donc être plausible et ne pas risquer de contredire des connaissances que sont susceptibles de posséder la personne ou le groupe que vous espérez berner. Et une fois le mensonge façonné, il exige que vous vous en souveniez tout le temps et sur le bout des doigts, parce que gare à vos fesses si vous vous faites démasquer –oui, aussi paradoxal que cela puisse paraître, les humains biberonnent des fadaises à longueur de journée, mais détestent qu'on leur mette le nez dans le pot aux roses.

En gros, savoir vraiment mentir –délibérément et dans l'intention manifeste d'abuser d'autrui– est une manœuvre qui n'est réellement accessible qu'aux psycho- et sociopathes, soit 3% de la population, grand maximum. Dès lors, avance Trivers, si nous sommes des êtres si facilement dupes, c'est qu'intérioriser le processus et croire à des faits qui n'en sont pas aura été la meilleure des techniques pour carotter son monde. En d'autres termes, rien ne vaut un mensonge que nous sommes les premiers à gober. Faut-il s'étonner que les meilleurs manipulateurs (exemple: les inventeurs de sectes et de religions) soient parfaitement sincères dans leurs délires, quitte à être mentalement atteints? La réponse est non.

Aujourd'hui, le vert est la couleur dont l’œil humain détecte le plus de nuances et nous sommes toujours génétiquement prédisposés à préférer une idée reçue qu'un fait patiemment solidifié

La vraie vie est bourrée de trous, les amalgames et les stéréotypes sont là pour les combler

Dans l'attirail des extra et des auto-mensonges, les stéréotypes et les amalgames tiennent une place de choix, vu qu'ils sont, eux aussi, des rustines à réel cajolant le logiciel du moindre effort sur lequel tourne notre cervelle –comme à peu près tout phénomène physique en général et toute production du vivant en particulier, si cela peut vous rassurer. La vraie vie est bourrée de trous, notamment concernant tout ce que notre esprit adore traquer –le sens, les causes, les responsables–, quitte à les inventer. Les stéréotypes, les amalgames et les préjugés n'ont dès lors par leur pareil pour attiser notre «bon sens» et nous offrir, sur un plateau, des coupables idéaux, histoire de combler ce vide que notre nature cognitive déteste par-dessus tout. 

Parce que si on le déshabille de ses éléments les plus nocifs, un stéréotype n'est rien d'autre que la manifestation de cette généralisation dans laquelle le cerveau humain adore se vautrer, tant elle aura été gage de survie dans des environnements à mille lieux et millénaires des nôtres, mais dont nos organismes gardent encore la trace saillante. Un stéréotype raconte globalement la même histoire que le bruit surgissant dans le silence et qui vous fait sursauter: tous les bruits ne sont pas associés à un danger, mais il en suffit d'un seul auquel vous ne ferez pas attention pour que vous creviez dans d'atroces souffrances.

Nous vivons désormais dans des environnements de moins en moins dangereux, de plus en plus pacifiés, mais notre cerveau nous force toujours à détecter le moindre signal d'alarme, parce que, depuis des millions d'années, cette stratégie de l'amalgame lui a été bien plus profitable que la subtilité du peut-être, il faudrait voir, si, réellement et au-delà de tout doute raisonnable, il y a vraiment du feu au pied de cette fumée. À ne pas oublier: nous sommes les descendants de singes flippés des brins d'herbe agités par le vent, car il n'aura fallu qu'une seule hyène surgissant des broussailles pour que leurs sceptiques et flegmatiques acolytes soient rayés de la carte. Aujourd'hui, le vert est la couleur dont l’œil humain détecte le plus de nuances et nous sommes toujours génétiquement prédisposés à préférer une idée reçue qu'un fait patiemment solidifié par un difficile, pénible et souvent décourageant amoncellement de preuves exigeant d'exploiter des capacités mentales littéralement contre-intuitives.

Pas besoin de pester contre Facebook, notre cerveau est une bulle de filtre à lui tout seul.

- Nous devons tout archiver. La connaissance sera une bénédiction pour nos descendants.
- Et s'ils finissent par acquérir tant de connaissances qu'ils en viennent à sélectionner uniquement les faits leur permettant de façonner leurs propres réalités individuelles?
- Et si tu fermais ta bouche?

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