Santé

La solitude tue jusqu'à la santé

L’isolement social est aussi dangereux que le tabagisme ou l'obésité. Mais il est parfois difficile d'admettre qu'on en souffre.

<a href="https://www.flickr.com/photos/mattiamionetto/4909347985/in/photolist-8tPG7M-evFDtn-pXAKPV-aE4rQ1-2jPoB1-obkJzJ-4RTb6w-7YG2Q6-68cZH6-4mM9k6-k8gcm-3X3FMN-aoVtFA-oZW1Q-2qXQj-4Rdm97-bvmmmN-K7B4J-7SV4x9-pcUSwT-AAhxM-dxzKCz-bq17gB-p58JQL-p7pqo9-bRkpyp-77SJJM-4rLJRT-ocj61Z-pWJNga-nW2Rmw-7Fnx4H-BCwb1-qdoCwb-q4c6NV-4qraUk-e8Et3W-6FJaPn-4DkeZm-qXFHcW-btyRts-8PbAp5-rh4ruL-qejTwa-4PuAxf-om13YU-eMzFYM-bAJoRh-63WfAd-7uctcz">Loneliness</a> | Mattia Mionetto via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by-nc/2.0/">License by</a>
Loneliness | Mattia Mionetto via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The New York Times

Depuis les années 1980, la proportion d’Américains qui se disent seuls a doublé, passant de 20 à 40%. Une récente étude du Crédoc recense qu’un français sur 10 n'a plus aucun contact avec les membres de son entourage familial et social.

Des chiffres d'autant plus inquiétants que la solitude est dangereuse pour la santé. Et le plus dur dans la maladie, c’est d’en souffrir seul. Dans son article pour le New York Times, Dhruv Khullar recense de nouvelles études qui montrent que la solitude est extrêmement nocive, notamment pour le sommeil, le système immunitaire et le stress. De plus, elle augmente de 29% le risque de maladie cardiaque, et de 32% le risque d’Accident Vasculaire Cérébral (AVC).

Les individus isolés sont deux fois plus susceptibles de mourir prématurément que ceux qui ont des interactions sociales plus fréquentes. Et cette vulnérabilité commence tôt: les individus qui étaient socialement isolés lorsqu'ils étaient enfants ont une moins bonne santé vingt ans plus tard.

Difficile à admettre, compliquée à traiter

Et la solitude est d’autant plus difficile à soigner qu’elle est compliquée à admettre. Dire que l’on est seul, c’est admettre son échec dans les domaines fondamentaux de la vie. Et demander à se faire aider, c’est accepter la solitude comme une pathologie.

Alors que chez les plus vieux, la solitude provient souvent de l’éloignement géographique de la famille –qui quitte la province natale pour le métro-boulot-dodo– chez les plus jeunes, elle est plus complexe à traiter.

La solitude d’un individu n’est pas forcément due à de mauvaises compétences sociales ou à un manque de soutien social. L’isolement peut être dû en partie à une sensibilité inhabituelle aux signaux sociaux. Les individus touchés par la solitude seraient plus à même de percevoir les signaux ambigus négativement dans les relations sociales, et vouloir s’en préserver en s’isolant.

Les liens sociaux constitutifs du bien-être

Les études ayant écumé le sujet s'accordent: la connexion humaine est centrale dans le bien-être. Pour préserver la santé de nos pairs, il est de notre devoir de maintenir ou créer des liens.

C’est pourquoi des chercheurs ont proposé un programme concret, le linkAges, un échange de service inter-générationnel, qui part du principe que tout le monde à quelque chose à offrir: des leçons de guitare, un partenaire de Scrabble, une virée chez le docteur. L'objectif: resserer les liens sociaux par un troc de services ponctuels. 

Et l'isolement social est d'autant plus prégnant à l'approche de Noël. Des études ont montré que les personnes seules ressentaient plus l'isolement pendant les fêtes de fin d'année. Invitez donc votre voisine esseulée pour la bûche de Noël. Vous sauverez peut-être une vie. 

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