Culture

Cette année, c'est Hanoukah au balcon et Noël à la synagogue!

[Blog] Va y avoir du sport: Hanoukah, grande fête du calendrier juif, débute le 25 décembre. Embouteillage dans la cheminée à prévoir avec réconciliation autour du sapin et de la Menorah.

<a href="https://www.flickr.com/photos/hotzeplotz/80375127/">Last few minutes for the Hanukkah lights this year</a> | Hotzeplotz- via Flickr CC <a href="cr%C3%A9dit%20photo">License by</a>
Last few minutes for the Hanukkah lights this year | Hotzeplotz- via Flickr CC License by

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Cette année, hasard du calendrier, alignement des planètes, souci de conciliation entre deux des trois grandes religions du Livre, effort du rabbinat pour ménager l'ambiance dans les couples mixtes et, par ces temps de crise, réunifier sous les mêmes auspices l'achat des cadeaux, Hanouka et Noël tombent le même jour.

Alléluia, Mazeltov et que Dieu nous préserve.

Bon, pour celui qui ne voit pas plus loin que son église, les ravis de la crèche et la bonne du curé en tête,  Hanouka c'est la fête inventée par quelques escrocs de rabbins pour permettre aux enfants juifs de rivaliser avec leurs petits copains goys puisqu'il est dit qu'en pareille occasion (surtout pour les familles payant l'impôt sur la fortune) le petit David recevra un cadeau chaque jour que Dieu fait. Et comme Il en fait huit, il est dit que le petit David à Hanouka recevra in fine encore plus de présents que le petit Jean-Christophe pour Noël.

C'est ce qu'on appelle défendre ses parts de marché dans le but de préserver sa domination ancestrale.

Flickr/Hotzeplotz-hanukkah candles

Pour les vaguement religieux et autres fous furieux des Tefilines, Hanouka est censé nous renvoyer à un épisode glorieux des temps anciens quand, assiégé par des armées grecques, Judas, pas celui du Christ hein, un autre, son lointain ancêtre, Judas Macchabée, refusa de se plier à l'ordre hellénique et conserva de la sorte intact l'esprit du judaïsme. Enfin un truc dans ce goût-là: j'avoue humblement n'être point suffisament versé dans les exégèses bibliques et autres fariboles spirituelles pour jouer au Alain Decaux circoncis. 

Il y a aussi une histoire de lumière qui ne faiblit jamais, un miracle à l'huile d'olive mais sans harissa où, durant huit jours, bien que le stock d'huile soit depuis longtemps épuisé, une bougie vacillante continue à briller et à briller encore. Bien raconté, c'est une très belle histoire à faire pleurer dans toutes les chaumières casher. Aussi tous les soirs, afin de se souvenir du miracle de l'huile éternelle, on allume des bougies. D'abord une, puis deux, puis trois et ce, jour après jour, jusqu'à huit.

Rien que l'achat des bougies, dont le prix est soudainement multiplié par huit à l'approche de l’événement, suffit à ruiner le budget de fin d'année. Quand on rajoute le coût des cadeaux - pensez un peu au Loubavitch qui engendre autant qu'il prie - celui consacré aux pâtisseries au miel et autres douceurs, on en arrive à débuter la nouvelle année civile avec des dettes longues comme le désert du Sinaï.

Bref, tout ceci pour dire que cette année, on fait tout pareil que les goys puisqu'on allume la première bougie le 25 décembre et la dernière le 31: c'est le sapin sous la Menorah, la Menorah dans la crèche, la crèche sous la Kippa, la Kippa au milieu de la cheminée, Rabbi Jacob déguisé en Père Noël, le Père Noël en visite au Kibboutz, le Vatican à Jérusalem, Jérusalem à Rome, c'est une grand partouze interreligieuse où Dieu, dans l'allégresse générale, tentera de reconnaître les siens.

Bon courage à lui.

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