Santé

Pensez-y la prochaine fois que vous prenez l'avion, 1 pilote sur 8 serait dépressif

Une nouvelle étude révèle l'ampleur du problème de santé mental auquel doivent faire face les compagnies aériennes.

OLIVER BERG / DPA / AFP
OLIVER BERG / DPA / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur L.A. Times

Le  à 9h41, sur le territoire de la commune de Prads-Haute-Bléone, dans les Alpes du Sud, un avion de la Germanwings se crashe avec ses 144 passagers et six membres d'équipage, tous tués sur le coup. La faute au copilote Andreas Lubitz, 27 ans, qui souffrait de burn out et avait déjà eu par la passé des tendances suicidaires. Il prenait d'ailleurs des anxyolitiques et des antidépresseurs.

Cette tuerie de masse exceptionnelle a amené une équipe de chercheurs à s'intéresser plus particulièrement à la santé mentale des pilotes de lignes commerciales. Et les résultats rapportés par le LA Times sont pour le moins inquiétants. Sur les 3.272 pilotes à avoir répondu à un vaste questionnaire anonyme, 426 présentent des symptômes qui s'apparentent à de la dépression. Soit moins de 1 sur 8. Sur le total, 1.798 d'entre eux ont rempli un formulaire plus détaillé concernant leur santé. Bilan: 75 ont déclaré avoir eu envie de se faire du mal durant les quinze derniers jours ou pire qu'ils auraient été mieux morts que vivants. 

«L'avion est un moyen de transport très sûr et cette étude ne change rien à ça»

Les chercheurs se veulent néanmoins rassurants. «L'avion est un moyen de transport très sûr et cette étude ne change rien à ça», avance Joseph G. Allen, un des auteurs. Parmi les causes identifiées du mal-être des pilotes: de longues heures de travail, l'éloignement du foyer, des horaires irréguliers, soit autant de facteurs de fatigue et d'instabilité. Subir un harcèlement ou prendre des médicaments pour le sommeil peuvent encore aggraver les choses.

La santé des pilotes et équipages est très régulièrement évaluée et les employés identifiés comme souffrant d'une sévère dépression sont maintenus au sol. Aux États-Unis, ceux dont les troubles sont plus modérés et qui suivent un traitement homologué et jugé efficace sur une période assez longue peuvent être autorisés à voler. Car le plus gros problème pour les compagnies, ce sont tous ceux qui cachent leur mal-être et ne se soignent pas par peur de perdre leur emploi. En 2010, Randy Babbitt, alors président de la Federal aviation administration, appelait à «un changement de culture moins stigmatisant pour ceux qui souffrent de dépression».

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