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Le futur secrétaire d’État américain est PDG d'ExxonMobil et proche de la Russie

Rex Tillerson est pressenti pour diriger la diplomatie américaine de Donald Trump.

Rex Tillerson, le 2 juin 2015 à Paris. ERIC PIERMONT / AFP
Rex Tillerson, le 2 juin 2015 à Paris. ERIC PIERMONT / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Reuters, The Wall Street Journal

Le secrétaire d’État de l’administration Trump, c’est à dire celui qui dirigera la diplomatie américaine, sera selon l’agence Reuters l’actuel PDG du groupe pétrolier et gazier américain ExxonMobil, Rex Tillerson.

Après la nomination d’un patron de chaîne de fast food au poste de ministre du travail, Trump continue donc de s’entourer de personnalités venues du monde des affaires –et dénuées d'expérience politique.

Mais ce qui marque le plus les observateurs dans cette nouvelle nomination, c’est la proximité du futur diplomate en chef avec la Russie de Vladimir Poutine. Tillerson est selon le Wall Street Journal l'un des citoyens américains qui connaît le mieux Vladimir Poutine, qu'il fréquente depuis l'ère Eltsine dans le cadre de ses fonctions à ExxonMobil. Tillerson supervisé le développement des activités du groupe en Russie depuis plusieurs décennies, indique Reuters, avec notamment un accord capital signé en 2011 avec Rosneft, l’entreprise détenue par l’État russe, pour l’exploration conjointe de pétrole dans l’Arctique. Un deal qui a été bloqué par les sanctions prises par l'administration Obama contre la Russie après la crise de Crimée et de l'Ukraine, sanctions auxquelles Tillerson s'est opposé. Le PDG d'ExxonMobil a d'ailleurs été décoré de l’Ordre de l’Amitié, une distinction décidée par le président russe.

Le Wall Street Journal souligne également que Tillerson, qui doit prendre sa retraite d'Exxon l'année prochaine, détient des actions du groupe pour une valeur de 151 millions de dollars, ce qui soulève la question de potentiels conflits d'intérêts s'il devient le chef de la diplomatie américaine. D'autant que le groupe compte reprendre ses activités d'exploration en Russie dans le cadre de son accord avec Rosneft si  les sanctions américaines sont levées.

Ce choix très pro-Russe intervient alors que les médias américains ont révélé que la CIA était convaincue que la Russie avait aidé Donald Trump à être élu, en ayant recours à des groupes de hackers qui ont espionné et fait fuiter des documents pendant la campagne présidentielle.

L’autre aspect déjà controversé de la probable nomination au poste de secrétaire d’État du patron d’ExxonMobil concerne l’environnement et le réchauffement climatique. Le leader mondial de l'énergie fossile a non seulement su depuis 1981, selon des documents révélés en 2015, que le changement climatique était causé par les activités humaines et notamment les siennes, mais il a continué malgré cela de financer des experts climatosceptiques pendant 30 ans. Le groupe fait l’objet d’une enquête du bureau du procureur de New York pour des soupçons de tromperie sur l’évaluation du réchauffement… Et le courant est déjà représenté dans la future administration avec le futur ministre de l’Environnement, ouvertement climatosceptique.

Cependant, Tillerson n’est pas à proprement parler un climatosceptique. Lors de sa prise de fonction au poste de PDG en 2006, il a fait évoluer la politique du groupe en reconnaissant l'existence du changement climatique et en soutenant l'idée d'une taxe carbone, poursuit le Wall Street Journal. 

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