Sciences

La stimulation électrique du cerveau, un possible traitement contre la dépression

Une étude s'apprête à étudier ses effets sur la capacité du cerveau à réguler les émotions, autant à un niveau biochimique que fonctionnel.

<a href="https://www.flickr.com/photos/81685848@N00/1148930404/">Une version primitive de la tDCS</a> | laimagendelmundo via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/">License by</a>
Une version primitive de la tDCS | laimagendelmundo via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Université du Kansas

Evangelia Chrysikou, chercheuse en psychologie à l'université du Kansas, s'apprête à réaliser l'étude la plus conséquente à ce jour sur les effets thérapeutiques de la stimulation trans-crânienne à courant direct (tDCS) sur la dépression. La technique, indolore et non-invasive, consiste à faire passer un faible courant électrique –l'équivalent d'une pile de 9 volts– dans le cerveau des malades via des électrodes fixées sur leur cuir chevelu.

Quelques études pilotes laissent entendre que la procédure est effectivement très prometteuse et pourrait venir en aide aux 20 à 30% de dépressifs résistants à tous les traitements connus, y compris les électrochocs.

«Quel mécanisme permet ces changements positifs?, se demande Chrysikou. Si nous le comprenons, nous pourrions améliorer les effets des médicaments couplés à cette intervention. Par exemple, si certains patients ne répondent pas aux anti-dépresseurs, nous pourrions les combiner à une stimulation cérébrale non-invasive susceptible d'augmenter la probabilité que les traitements médicamenteux agissent comme prévu.»

Son travail étant en partie financé par une bourse de 70.000 dollars reçue de la Brain and Behavior Research Foundation, Chrysikou aura aussi recours à la spectrométrie par résonance magnétique et à l'IRM fonctionnelle pour mesurer les changements chimiques et neuronaux induits par la tDCS. La scientifique projette d'enrôler 40 sujets, pour la moitié souffrant d'un trouble dépressif majeur, et de leur présenter trois types d'images standardisées –négatives, positives et neutres– afin d'analyser leur réaction émotionnelle.

«Par exemple, explique Chrysikou, les images négatives pourront représenter un enterrement ou un bébé qui pleure, et les images positives des gens qui s'amusent sur une plage. Nous utilisons ce genre d'images car il a été démontré que, dans les deux cas, les réactions émotionnelles des individus souffrant de dépression sont émoussées. Nous voulons examiner s'il y a des différences dans cette régulation émotionnelle avant et après l'intervention.»

Selon Chrysikou, son étude pourrait offrir une vue assez complète des effets de la tDCS, autant à un niveau biochimique que fonctionnel. Et de par son innocuité et sa facilité de mise en œuvre, la tDCS pourrait soulager les malades éloignés des centres de soins –soit qu'ils s'occupent eux-mêmes de «s'électriser» le cerveau, soit en ayant leurs électrodes contrôlées à distance par des médecins.

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