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Quand Trump président-élu contredit les déclarations de Trump candidat

Lors d'une interview accordée aux journalistes du New York Times, Donald Trump a pris le contre-pied de sa campagne sur quelques points clefs.

SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Temps de lecture: 3 minutes - Repéré sur Quartz

1.Le réchauffement climatique existe

En 2012, Donald Trump avait partagé sur Twitter son avis tranchant sur la question du réchauffement climatique: «Le concept du réchauffement climatique a été inventé par et pour les Chinois afin de freiner la production américaine», avait-il déclaré. En septembre 2015, il réfutait même toute reponsabilité humaine:

«Je ne crois pas au changement climatique, c'est juste de la météo. Ça a toujours été comme ça, le temps change, il y a des tempêtes, de la pluie, et des belles journées.»

Pourtant, au cours de son interview avec le New York Times, le futur président des États-Unis a semblé reconnaître que oui, le réchauffement climatique était un phénomène réel qui méritait d'être de retenir son attention, effectivement explicable par l'intensité de l'activité humaine. 

«J'étudie de près la question. J'ai l'esprit très ouvert quant à la question». 

«Je pense qu'il peut effectivement y avoir un lien [entre le réchauffement climatique et l'activité humaine]. Un petit peu. Ça dépend dans quelles mesures on parle.»

 

2.Le mouvement Alt-Right n'est pas recommandable 

À plusieurs reprises et à coup de retweets intempestifs et douteux, Donald Trump n'a pas hésité à montrer tout du long de sa campagne son rapprochement avec une tendance américaine extrêmiste et nationaliste, radicalement opposée à l'immigration et au melting-pot des populations. Mais lorsque le journaliste Dean Baquet lui rappelle qu'il a, par ses propos et ses tendances, galvanisé le mouvement alt-right, mené par le controversé et Richard B. Spencer, Donald Trump réfute tout soutien:

«Je ne le crois pas, Dean. Je ne dynamise pas ce groupe et je le désavoue. Ce n'est pas un mouvement que je veux encourager et d'ailleurs, s'ils sont si dynamiques, je veux comprendre pourquoi.» 

3.Il ne souhaite plus poursuivre Hillary Clinton

C'était pourtant l'une de ses idées fixes, notamment durant les dernières semaines de sa campagne: attaquer en justice Hillary Clinton et même, l'envoyer en prison.

Face aux journalistes du New York Times pourtant, nulle trace de cette acharnement et de cette rancoeur. Le futur président des États-Unis s'affiche même sous un jour tout à fait compatissant, voire amical envers son ancienne rivale démocrate. À propos d'une éventuelle poursuite judiciaire à l'encontre de Mme Clinton, il déclare: 

«Je ne suis pas enthousiaste à ce sujet. Je veux aller de l'avant, je ne veux pas revenir en arrière. Et je ne veux pas blesser les Clinton. Je ne le souhaite vraiment pas. Ils ont beaucoup traversé. Et beaucoup souffert de différentes façons. Je ne cherche pas à les blesser du tout. Cette campagne était vicieuse.» 

4.La diffamation, c'est mal

Vilipendé par une partie de la presse, Donald Trump avait déclaré qu'il voulait adoucir les dispositions du premier amendement de la Constitution américaine relatives à la diffamation pour pouvoir attaquer ceux qui s'en prennent à lui avec des propos supposés mensonger.

Visiblement, c'est désormais chose oubliée. Car s'il y a bien un homme politique expert en joutes verbales, en injures, propos outrageux et grossiers, c'est bien Donald Trump. Lorsque le journaliste Mark Thompson lui demande s'il a toujours cette même intention, le Président lui répond:

«Je pense que vous allez être heureux. En fait, quelqu'un m'a dit à ce sujet: “Vous savez, c'est une excellente idée d'adoucir ces lois, mais vous pourrez être poursuivi en justice beaucoup plus facilement”. J'ai répondu: “Vous avez raison, je n'y avais jamais pensé”.»

 

5.Donald Trump accepte tout à fait la critique

Jusqu'à présent, le futur président des États-Unis ne s'était pas franchement fait remarquer pour son sens de l'auto-dérision, ni même son sens de l'écoute et son acceptation de la critique. Il avait déjà fustigé les médias «écoeurants et corrompus» en les accusant de ne pas traiter «honnêtement» sa campagne politique. Avant la rencontre de ce mardi, le New York Times a fait l'objet de nombreux tweets critiques depuis l'élection.

Mais ça, c'était avant:

«Si vous voyez ou comprenez quelque chose qui vous fait sentir que j'ai tort, j'aimerais l'entendre. Vous pouvez m'appelez. Arthur peut m'appeler».

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