Sciences

Des scans cérébraux pour prédire le succès d'une psychothérapie?

Une synthèse de 40 études montre le chemin de biomarqueurs susceptibles d'améliorer les traitements de la dépression et du trouble anxieux généralisé. La neuroimagerie prédictive est-elle pour demain?

<a href="https://www.flickr.com/photos/54450095@N05/8569033761/">Scanner cérébral</a> | IntelFreePress via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/">License by</a>
Scanner cérébral | IntelFreePress via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Harvard Review of Psychiatry, Wolters Kluwer

Avant d'entreprendre une psychothérapie et/ou de se voir délivrer une ordonnance de psychotropes, les individus atteints d'un trouble mental passeront-ils bientôt par la case scanner afin d'évaluer leurs chances de guérison? C'est ce que semblent penser trois psychiatres de l'université de Colombie britannique (Canada), après avoir analysé une quarantaine d'études se focalisant sur le cerveau de patients atteints de dépression, de trouble obsessionnel compulsif, d'anxiété généralisée ou encore d'un syndrome de stress post-traumatique. Certaines de ces études s'intéressaient à l'anatomie cérébrale, via de l'imagerie structurelle, et d'autres à l'activité du cerveau, grâce à de l'imagerie fonctionnelle.

Selon Trisha Chakrabarty, John Ogrodniczuk et George Hadjipavlou, ces procédures pourraient devenir pour les maladies psychiatriques ce que sont les électrocardiogrammes ou les tests sanguins pour les maladies cardiovasculaires – des outils diagnostiques permettant de soigner au mieux les patients. Reste à trouver les bons marqueurs.

En se concentrant sur la dépression et le trouble anxieux généralisé, les chercheurs estiment que deux zones cérébrales sont particulièrement pertinentes pour cette quête: l'amygdale et l'insula antérieure. La première est notamment impliquée dans l'humeur et les souvenirs émotionnels, la seconde dans l'intéroception, soit la conscience de notre état corporel – une région qui, par exemple, dysfonctionne chez les anorexiques.

Chez les dépressifs, les patients dont l'activité dans l'amygdale était la plus élevée répondaient le mieux aux thérapies cognitives et comportementales. A l'inverse, chez les anxieux, une faible activité dans l'amygdale semble associée au succès de la psychothérapie. Quant à l'insula, une forte activité neuronale semble être un indicateur d'efficacité de la psychothérapie chez les anxieux. Pour les dépressifs, ce sont ceux qui manifestent une activité réduite dans cette zone qui y réagissent le mieux.

Les chercheurs nourrissent de très sérieux espoirs dans cette neuroimagerie prédictive – ils ne sont pas les seuls – et dans l'isolation de biomarqueurs diagnostiques. Une avancée qui pourrait notamment permettre de soulager les 20 à 30% de dépressifs qui, aujourd'hui, résistent invariablement aux traitements disponibles.

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