Monde

On peut survivre à Donald Trump

Voyons les choses avec un peu d'optimisme.

Un supporter de Donald Trump porte un sticker indiquant qu'il a voté, sur son costume de Superman, le 9 novembre 2016 | Anthony WALLACE / AFP
Un supporter de Donald Trump porte un sticker indiquant qu'il a voté, sur son costume de Superman, le 9 novembre 2016 | Anthony WALLACE / AFP

Temps de lecture: 2 minutes

Chers lecteurs, c’est merveilleux. Vous rendez-vous compte? On vit dans un monde où tout est possible. Je veux dire, le mec de The Apprentice est le 45e président des États-Unis. Partant de là, plus rien n’est inimaginable. «Maman, je veux aller vivre sur Jupiter.» «Mais bien sûr mon chéri, Donald Trump est président, tout est possible.»

D’ailleurs, partant du constat que Zemeckis avait prévu cette victoire, (soit il a un don de prescience, soit Retour vers le futur est un film performatif) ça signifie que l’hoverboard (le vrai, pas les pâles imitations actuelles) et les voitures volantes ne sont pas loin.
 


Évidemment, vous allez me dire que tout est possible mais que, bizarrement, ça prend plutôt la forme de torrents de merde.

Certes.

Mais la faute à l’éternel balancement de l’histoire qui rythme nos vies: révolution/contre-révolution, avancée/retour en arrière. (Je vous laisse deviner dans quel moment nous nous situons.)

L’élection d’Obama entraine celle de Trump presque mécaniquement. La peur –du déclassement, de l’étranger, de la différence– a gagné et, grand balancier oblige, cette peur change alors de camp. Maintenant, c’est nous qui flippons: nous féministes, anti-racistes, sensibles à la cause écologiste, bref ceux qu'on appelle les tenants du politiquement correct (dont on va arrêter de nous dire qu'il écrase toute parole maintenant que nous sommes clairement minoritaires).

Ceci étant, cette peur nous épargnera peut-être Marine Le Pen. Ceux qui annonçaient qu’ils n’iraient pas voter contre le FN changeront peut-être d’avis en prenant conscience que leurs votes comptent. Tout est vraiment possible. 

Répétez-le vous dès que vous sentez que vous paniquez: le monde a survécu à George Bush Jr. On peut survivre à Donald Trump

La troisième guerre mondiale est retardée

Voyons un autre point positif: la troisième guerre mondiale est retardée, vu la proximité entre Poutine et Trump. (Évidemment, si vous êtes syrien, vous pouvez continuer à mourir en silence.) Mais si tout est possible, alors on peut même imaginer que Donald Trump ne sera pas le pire président de l’histoire américaine. Enfin… ok, je m’emballe sans doute un peu. Il reste raciste, homophobe, misogyne et climato-sceptique –ce dernier point étant peut-être le plus dangereux à l’heure actuelle.

Mais gardons notre calme: peut-être qu’il ne fera pas pire que Reagan ou Bush junior par exemple. Il faut arrêter de s’exciter sur le fait que les codes nucléaires vont être dans les mains d’un mec qui aurait un navet entre les oreilles. Rappelez-vous que nous avons survécu à George Bush Jr. Répétez-le vous dès que vous sentez que vous paniquez : le monde a survécu à George Bush Jr. On peut survivre à Donald Trump.

Et puis, cela fait des années que l’on reproche aux politiques de ne jamais appliquer leur programme. Et bien, avec un peu de chance, Donald Trump ne fera pas exception. Le Trump candidat que nous avons vu ne sera a priori pas le même que le Trump président. Je ne prétends pas qu’il va être transcendé par la fonction (transcendance et Donald Trump, ça ne fonctionne pas ensemble) mais simplement que, confronté au réel, il va se rendre compte que les choses sont légèrement plus compliquées que prévu.

En attendant, je vais aller réhydrater une pizza.   

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