Santé

La nouvelle contraception hormonale masculine est presque aussi efficace et déprimante que la pilule

L'avancée est révolutionnaire, car à terme elle va permettre de moins faire peser la responsabilité des grossesses sur les femmes. Mais tout comme la pilule, ce traitement contraceptif expérimental a aussi ses effets indésirables.

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Pills Keith Williamson via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Broadly

Soixante ans après l'invention de la pilule, les scientifiques tentent d'impliquer davantage les hommes dans le processus de contrôle des naissances. C'est officiel, une contraception hormonale existe désormais pour eux, indique The Independent. Comment est-ce que ça marche? Pendant un an, deux hormones ont été injectées une fois tous les deux mois à près de 300 hommes: de la progestérone, d'une part, pour réduire la production de spermatozoïdes, et de la testostérone, d'autre part, pour contrebalancer ses effets.

Résultat, pour les couples ayant été au bout de l'expérience, cette contraception masculine a été efficace à 96%, seulement 4 femmes sur 266 tombant enceinte pendant la période d'essai, rapporte l'étude menée par l'université d'Edimbourg et publiée sur le site du Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism. Un chiffre comparable à ceux obtenus par la pilule.

«Trouver l'équilibre entre efficacité et sécurité»

Mais ce que nous apprend également Broadly sur la base de cette même étude, c'est que les effets indésirables du traitement sont également similaires à ceux des contraceptifs féminins. Rappelez-vous il y a quelques jours, Slate vous parlait déjà du lien de causalité confirmé entre pilule et dépression chez les femmes. Sur les 320 participants à l'étude âgés de 18 à 45 ans, vingt d'entre eux ont déclaré mettre fin au traitement à cause de changements d'humeur trop fréquents. Parmi les autres effets indésirables recensés: un peu d'acné, des douleurs, une sensation de panique, des palpitations, de l'hypertension et des dysfonctionnements érectiles, ressentis de manière réellement dissuasive pour six autres hommes ayant décidé de ne plus subir les injections. 

À l'égard de ce faible taux d'abandon du traitement, l'auteur de l'étude Richard Anderson se dit satisfait des résultats. Pour lui, et pour Mario Philip Reyes Festin, chercheur à l'Organisation mondiale de la santé, il s'agit d'un grand pas en avant puisque 75% des hommes se sont déclarés prêts à poursuivre le traitement.

Néanmoins le chercheur est conscient des progrès qu'il reste à faire en la matière:

«Bien que les injections aient été efficaces pour réduire le nombre de grossesses non désirées, la combinaison des hormones doit être davantage étudiée afin de trouver un meilleur équilibre entre efficacité et sécurité, déclare-t-il dans un communiqué de presse repris par Science Daily.

Et d'ajouter: «Il faudra encore bien des années de recherche pour que cette avancée puisse être utilisée largement par les hommes comme méthode de contraception.» 

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