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«C'est toi la marionnette!»: quand Poutine s'invite dans le débat américain

Lors du dernier débat des présidentielles, Trump a tenté de prendre ses distances vis-à-vis du président russe en déclarant: «Poutine n'est pas mon meilleur ami.»

Marionnette Trump à New York le 27 mars 2016. Neilson Barnard/AFP.
Marionnette Trump à New York le 27 mars 2016. Neilson Barnard/AFP.

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Lors du dernier débat des présidentielles américaines à Las Vegas, le 19 octobre, une question sur WikiLeaks a viré au débat sur l'amitié entre Vladimir Poutine et Donald Trump.

Interrogée sur le contenu des emails de son directeur de campagne hackés et diffusés par WikiLeaks, Hillary Clinton a détourné le débat en rétorquant que ce piratage avait été orchestré par le gouvernement russe. Plusieurs agences américaines de renseignement ont en effet formellement accusé les Russes, début octobre, de se trouver à l'origine de ce piratage.

La candidate démocrate a demandé:

«Est-ce que Donald Trump va admettre et condamner le fait que les Russes ont fait ça et être clair sur le fait qu'il n'aura pas l'aide de Poutine pour cette élection?»

Sur la défensive, Trump a objecté qu'il ne connaissait pas Poutine, mais que le président russe «avait dit du bien» de lui, alors qu'il «n'avait aucun respect» pour Clinton.

C'est alors qu'Hillary Clinton a lancé une pique qui a rendu Trump furieux:

-«C'est parce qu'il préfère avoir une marionnette comme président des Etats-Unis.

-Pas de marionnette. Pas de marionnette, a répondu Trump.

- Et il est clair...

-C'est toi la marionnette!

-Et il est clair que vous n'admettez pas...

-Non, c'est toi la marionnette.»

Clinton a rappelé la ligne pro-Poutine de Trump, qui a notamment dit qu'il ne soutiendrait pas nécessairement les membres de l'OTAN attaqués par la Russie.

Lorsque le modérateur, Chris Wallace, a demandé à Trump s'il condamnait l'interférence de la Russie dans les élections présidentielles, le candidat républicain a répondu par l'affirmative et a ajouté, comme pour certifier la validité de sa déclaration: «je ne connais pas Poutine».

Il a ensuite ajouté:

«Je n'ai jamais rencontré Poutine. Ce n'est pas mon meilleur ami.»

Très vite, des journalistes ont ressorti un tweet de 2013 dans lequel Trump avait l'air de rêver d'être le meilleur ami du président russe:

«Est-ce que vous pensez que Poutine va venir au concours Miss Univers en novembre à Moscou - si oui, deviendra-t-il mon nouveau meilleur ami?»

Ce rejet de Poutine semble neuf dans la mesure où à plusieurs reprises ces trois dernières années, Trump s'est vanté de connaître le président russe.

Comme le souligne le site de fact checking PolitiFact, en 2014, Trump avait déclaré que quand il était à Moscou pour le concours Miss Univers, Poutine lui avait «même envoyé un cadeau, un beau cadeau.» 

Et toujours en 2014, il avait déclaré au National Press Club:

«J'étais en Russie, j'étais à Moscou récemment et j'ai parlé, indirectement et directement, avec le président Poutine, qui a été extrêmement gentil.»

Dans un débat pour les primaires républicaines en novembre 2015, Trump semblait très fier de sa supposée connexion avec le président russe:

«J'ai fait sa connaissance parce que nous étions tous les deux dans l'émission 60 Minutes.»

Or cette déclaration était fausse: Trump et Poutine étaient filmés dans la même émission, mais sur deux continents différents, sans jamais se rencontrer.

 

 

 

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