Sciences

Les parents accros au smartphone nuisent-ils au développement de leurs enfants?

Répondre à un email urgent en présence de nos enfants peut nous coûter cher. Une nouvelle étude démontre que l'utilisation excessive des smartphones par les parents pourrait avoir un impact sur le développement des bambins.

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L'utilisation excessive du smartphone par les parents peut nuire au développement cognitif des enfants. | Ritzo ten Cate via Flickr CC

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Quartz

On s’inquiète souvent pour nos enfants, captivés par les écrans des tablettes ou des smartphones. Selon certaines études, cette exposition nuit à l’apprentissage et au développement des compétences sociales chez les plus jeunes. Le remplacement des activités manuelles par des jeux virtuels peut aussi affecter la capacité motrice et visuelle des enfants.

Pourtant, une nouvelle étude publiée en octobre 2016 par l’université du Michigan et le centre médical de Boston pointe aussi du doigt les parents, rapporte Quartz. L’utilisation excessive de smartphones par les adultes pourrait elle aussi intervenir dans le développement cognitif des enfants.

Les chercheurs ont réalisé 35 entretiens individuels et en groupe, interrogeant en tout vingt-deux mères, neuf pères et quatre grand-mères (l’étude se base sur des personnes qui ont la responsabilité d'enfants de moins de 8 ans). Bien que certains parmi nous voudront prouver le contraire, la conclusion principale de l’étude est que les chaperons ont du mal à s’occuper de plusieurs tâches en même temps. Lorsqu’ils sont distraits par des messages ou des emails, les adultes peinent à maintenir leur attention sur l’enfant.

«Les parents sentent que leurs portables et leurs tablettes accaparent davantage leur attention que d’autres distractions, de façon imprévisible et qui implique plus d’investissement émotionnel. Résultat: les interactions avec leurs enfants en souffrent», explique Quartz.

Une heure déconnectée

En 2015, Jenny Radesky, chercheuse au centre médical de Boston, publie également un compte rendu sur l’utilisation de médias interactifs par les enfants et insiste sur l’importance d’une «interaction directe d’humain à humain» dans le développement linguistique et cognitif des enfants.

Même si les perturbations provoquées par les smartphones peuvent nous sembler minimes, elles peuvent tout de même avoir un impact. Interrompus dans leur navigation, les parents risquent d’avoir une réponse agacée qui suscite ensuite un crise chez l’enfant, explique la chercheuse. C'est un cercle vicieux.

Jenny Radesky n’appelle pourtant pas à mettre en place des mesures drastiques:

«En ce moment même, il y a bien plus de questions que de réponses concernant les médias mobiles. En attendant qu'on en sache plus sur leur impact sur le développement des enfants, j’encourage les familles à passer plus de temps ensemble, déconnectés, ou à désigner une heure consacrée à la famille», conclut-elle.

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