Sciences / Égalités

Les femmes ont tout intérêt à consommer de la caféine

Surtout après 65 ans, car cela réduit significativement le risque de démences séniles, dont la maladie d'Alzheimer.

Hillary Clinton boit un café à Reno dans le Nevada, le 25 août 2016 | Justin Sullivan / AFP
Hillary Clinton boit un café à Reno dans le Nevada, le 25 août 2016 | Justin Sullivan / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Journals of Gerontology, Series A: Biological Sciences and Medical Sciences, ScienceDaily

Selon une étude menée auprès de 6.467 femmes âgées de plus de 65 ans, consommer tous les jours plus de 261 mg de caféine –l'équivalent de deux à trois grandes tasses (240 ml) de café ou de thé vert, de 400 grammes de chocolat noir ou encore de sept à huit canettes de coca de 33cl– réduit de 36% le risque de démence sénile sur une période de dix ans.

Ce travail, menée par l'équipe d'Ira Driscoll, chercheuse en psychologie à l'université du Wisconsin à Milwaukee, est l'un des premiers à isoler un tel effet cognitivement protecteur de la caféine en conditions de consommation réelles. Jusqu'à présent, ce bénéfice était surtout observé sur des modèles animaux, qui laissent d'ailleurs entendre que d'autres composants du café peuvent aussi jouer un rôle dans ce phénomène.

«Les preuves qui s'accumulent sur la consommation de caféine comme potentiel facteur protecteur contre le déclin cognitif sont très exaltantes», commente Driscoll, «parce que la caféine est un facteur diététique facilement modifiable et qui comporte très peu de contre-indications».

Peu de risques pour les femmes de plus de 65 ans

En l'espèce, le premier seuil de dangerosité de la caféine est fixé à 300 mg par jour pour les femmes et 400 mg pour les hommes. Au-delà, les premiers effets secondaires adverses peuvent apparaître, et chez les femmes enceintes, cette dose pourrait même être dangereuse, tant elle semble augmenter les risques d'un petit poids de naissance.

Des risques qui ne concernent pas la très grande majorité des femmes de plus de 65 ans. Chez elles, l'état cognitif en général et la mémoire en particulier semblent d'autant plus préservés des outrages du temps que la consommation de caféine –sous forme de café, thé et coca– a été importante. Des effets qui demeurent même en prenant en compte d'autres facteurs comme la prise d'un traitement hormonal substitutif, l'origine ethnique, la consommation d'alcool, de tabac, l'hypertension, l'indice de masse corporelle ou encore le diabète.

En l'état actuel des connaissances, ces effets protecteurs de la caféine semblent principalement relever de son blocage des récepteurs A2A de l'adénosine, dont l'expression et la fonction deviennent aberrantes avec l'âge. Aujourd'hui, la maladie d'Alzheimer est la sixième cause de mortalité dans les pays développés et on estime que sa prévalence sera multipliée par quatre d'ici 2050. Entre 60 et 75% des malades sont des femmes.  

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