Elle s'appelle Nazi Paikidze-Barnes, a 22 ans et est l'une des meilleures joueuses d'échecs américaine. Et pourtant, elle n'ira pas participer aux championnats du monde, qui doivent se dérouler l'année prochaine en Iran parce que «la loi religieuse l'obligerait à porter un hijab», explique le New York Times.
«Dans une série de messages postés sur les réseaux sociaux, Nazi Paikidze-Barnes, une Américano-Géorgienne née en Russie, a indiqué qu'obliger les femmes à porter un hijab était pour elle un problème de droits de l'Homme.»
Sur Instagram, elle a ainsi écrit qu'elle trouvait «inacceptable d'organiser les championnats du monde féminin dans un endroit où les femmes n'ont pas de droits fondamentaux et basiques et où elles sont traitées comme des citoyens de seconde zone».
Dans l'interview accordée à la journaliste iranienne, elle indique qu'elle «pense que la plupart des gens ne réalisent pas à quel point les droits des femmes sont limités en Iran, en général».
«Certains estiment que le hijab fait partie de la culture. Mais je connais beaucoup d'Iraniennes qui protestent contre cette loi au quotidien et qui risquent beaucoup de choses en le faisant. C'est pour cela que je NE porterai PAS un hijab et que je ne soutiendrai pas l'oppression des femmes. Même si cela signifie manquer l'une des compétitions les plus importantes de ma carrière.»
Dans un autre message publié quelques jours plus tard, elle indique au peuple iranien «ne pas être anti-islam».
«Je me bats pour la liberté de culte et la possibilité de faire des choix. Je proteste pas contre la décision de la Fédération internationale des échecs à cause d'une religion ou d'un people, mais parce que les lois du gouvernement restreignent mes droits en tant que femme.»
Le Guardian indique que si plusieurs joueurs d'échecs se sont joints à cette demande de boycott, Mitra Hejazipout, une grand maître internationale, qui a remporté le championnat d'Asie 2015, estime que cela serait une mauvaise idée et pourrait saper les efforts pour promouvoir le sport féminin en Iran.
«Ce sera le plus grand évènement sportif féminin que l'Iran a jamais vu. Nous n'avons jamais pu accueillir de championnat du monde dans d'autres disciplines par le passé. Ce n'est pas juste d'appeler au boycott. Ces jeux sont importants pour les femmes en Iran. C'est une opportunité de montrer notre force.»
Pour une autre femme britanno-iranienne, qui a passé cinq mois en prison récemment pour avoir fait campagne pour permettre aux femmes d'avoir le droit d'assister à des matchs de volley masculin, ces appels au boycott vont desservir les femmes en Iran.
De son côté, la Fédération indique qu'aucun autre pays n'était volontaire pour accueillir cette compétition et que tout s'est bien passé lors du tournoi organisé en février qui n'avait reçu aucune critique.