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Les Républicains peuvent-ils encore se débarrasser de Donald Trump?

De nouveaux appels sont lancés côté républicain pour lui retirer l'investiture du parti.

Donald Trump, le 6 octobre, dans le New Hampshire. Mary Schwalm / AFP
Donald Trump, le 6 octobre, dans le New Hampshire. Mary Schwalm / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Washington Post, Vox

Donald Trump a encore réussi à attirer l'attention sur lui ce 7 octobre. Mais cette fois-ci, plusieurs observateurs se demandent si l'on n'a pas atteint le point de non-retour avec la publication par le Washington Post d'une vidéo des coulisses de l'émission «Access Hollywood», qui tournait il y a dix ans un reportage sur la participation de Trump à un épisode du soap-opera Days of Our Lives, et dans laquelle on peut notamment entendre le candidat républicain tenir ces propos:

«Quand vous êtes une star, [les femmes] vous laissent faire, vous pouvez faire tout ce que vous voulez. Les attraper par la chatte, faire ce que vous voulez.»

Des propos qui ont indigné jusque dans le camp républicain où l'on se demande s'il n'est pas encore possible de retirer la nomination du parti à Donald Trump.

Un retournement quasi-impossible

Le Washington Post s'est intéressé à la question, et la réponse est visiblement non. Tout d'abord parce que le parti n'a pas le droit dans ses statuts de le faire. Et même s'il tordait les mots et leur sens pour y parvenir, ce serait probablement déjà trop tard, l'élection ayant lieu dans un mois tout juste. 

Par ailleurs, les dates pour officiellement déclarer un candidat sont dépassées dans la plupart des Etats —dont des États clés comme la Floride, la Caroline du Nord ou l'Ohio—, et le vote anticipé a commencé, ce qui signifie que même si Donald Trump abandonnait dans la journée, et que le parti républicain parvenait à le remplacer, il devrait dire adieu à plusieurs milliers de voix.

Le Washington Post note néanmoins que le parti républicain pourrait décider d'utiliser le système du collège électoral pour faire élire un autre candidat. Aux États-Unis, les électeurs votent pour des représentants qui ensuite élisent le Président, ce qui permettrait à certains de ces grands électeurs de voter pour un candidat autre que Trump.

Mais même dans ce cas-là, le parti devrait remettre en cause le fait que ces grands électeurs sont parfois obligés de voter pour le candidat choisi par leur État.

«Dans ce plan, le parti républicain convaincrait les gens de voter pour Trump tout en sachant que les électeurs voteraient pour quelqu'un d'autre —ce qui est illégal dans certains États— et la Cour Suprême approuverait ce plan. Ça semble improbable.»

Mais une solution folle existe

La solution se trouve alors peut-être chez Vox où un professeur de loi constitutionnelle à l'université de Yale évoque un scénario fou dans lequel Donald Trump informerait les électeurs qu'il accepterait de se faire remplacer par Mike Pence dès son investiture, s'il est élu, en faisant jouer la troisième section du 25e amendement de la Constitution.

Ainsi, Trump serait élu président et aurait donc «gagné» (comme il l'aime tant), et resterait dans l'histoire en tant que président des États-Unis tout en ne faisant «rien de dangereux et ne serait responsable d'aucune lourde tâche», souligne le site internet qui rappelle que de nombreuses sources indiquaient que Trump était prêt à passer un marché similaire (mais en restant président) pour avoir John Kasich comme candidat à la vice-présidence.

Et dans le cas où Trump accepterait au départ, mais finirait par changer d'avis, cette technique fonctionnerait quand même. 

«Tout ce que Mike Pence doit faire après l'inauguration si Trump essaie de rester président, c'est déclarer Trump dans l'incapacité d'exercer les pouvoirs et de remplir les devoirs de sa charge selon la section quatre du 25e amendement. Tant que le Cabinet et le Congrès le soutiennent dans ce jeu de pouvoirs, Pence l'emporte. Le 25e amendement ne précise pas les raisons possibles et autorisées pour déclarer une personne incapable de remplir les devoirs de sa charge. Elle indique tout juste que le Cabinet et le Congrès doivent se mettre d'accord. Et pourquoi ne se mettraient-ils pas d'accord sur un accord adoubé par les électeurs le jour de l'élection?»

D'accord, c'est complètement fou, mais cette élection n'est plus vraiment à un tel retournement près.

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