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Quand Trump parlait d'«attraper les femmes par la chatte»

Une vidéo potentiellement désastreuse pour le candidat républicain a été exhumée par le Washington Post.

Image extraite de la vidéo publiée par le Washington Post.
Image extraite de la vidéo publiée par le Washington Post.

Temps de lecture: 2 minutes

«Quand vous êtes une star, [les femmes] vous laissent faire, vous pouvez faire tout ce que vous voulez, les attraper par la chatte, faire ce que vous voulez.» Révélés par le Washington Post, ces propos tenus en septembre 2005 par Donald Trump constituent une nouvelle preuve du comportement désastreux du candidat républicain envers les femmes, qui tombe au plus mal pour lui à l'avant-veille de son second débat avec Hillary Clinton.

Le journaliste David Fahrenthold, connu pour ses enquêtes sur les œuvres de charité du candidat, a obtenu une vidéo des coulisses de l'émission «Access Hollywood», qui tournait à l'époque un reportage sur la participation de Trump à un épisode du soap opera Days of Our Lives. On entend Trump (qui porte un micro-cravate) plaisanter à propos d'une femme avec le présentateur de l'émission, Billy Bush, (pas si) accessoirement neveu du président George H. W. Bush et cousin du président George W. Bush et du candidat malheureux à l'investiture républicaine Jeb Bush:

«J'ai tenté ma chance avec elle et j'ai échoué, je l'admets. J'ai essayé et putain, elle était mariée. [...] J'ai carrément tenté ma chance avec elle. En fait, je l'ai emmenée acheter des meubles. Elle voulait acheter des meubles. Je lui ai dit: “Je vais te montrer où ils ont des beaux meubles.” Je l'ai emmenée. J'ai tenté ma chance avec elle comme un dingue, mais je n'ai pas réussi, et elle était mariée. Et soudain d'un coup, je la revois et elle a ces énormes nichons et tout ça. Elle a totalement changé de look.»

On entend ensuite Trump blaguer en prenant un Tic-Tac, alors qu'il s'apprête à saluer l'actrice Arianne Zucker, qui doit l'escorter sur le plateau:

«Je ferais mieux de prendre un Tic-Tac au cas où je commence à l'embrasser. Vous savez, je suis automatiquement attiré par les belles... Je me mets juste à les embrasser. C'est comme un aimant. Juste à les embrasser, je n'attends pas. Et quand vous êtes une star, elles vous laissent faire, vous pouvez faire tout ce que vous voulez. Les attraper par la chatte, faire ce que vous voulez.»

Trump a réagi à cette nouvelle polémique dans un communiqué de trois lignes qu'on citera en intégralité: «Il s'agit de vantardises de vestiaires, d'une conversation privée qui a eu lieu il y a de nombreuses années. Bill Clinton m'a dit des choses bien pires sur des parcours de golf –vraiment bien pires. Je m'excuse si quiconque s'est senti offensé.»

Trump a ensuite publié une vidéo d'excuses, tout en attaquant une nouvelle fois l'ancien président Clinton.

 

«C'est terrifiant. Nous ne pouvons pas laisser cet homme devenir président», a de son côté réagi Hillary Clinton qui, comme le rappelle NBC News, qui a également obtenu la vidéo, distance largement Trump dans l'électorat féminin, alors que les deux candidats sont au coude-à-coude dans l'électorat masculin. Des sources anonymes au sein de la campagne Trump, interrogées par Politico et CNN, ont d'ailleurs rivalisé de commentaires catastrophistes après la publication de la vidéo: «Je ne vais pas le défendre là-dessus! Je suis si triste», «C'est tout simplement écœurant», «C'est mauvais. Je crois que c'est la fin».

En mai dernier, le New York Times avait publié une longue enquête, nourrie de nombreux témoignages, sur des comportements inappropriés du candidat envers des femmes, poussant même Ivanka Trump, la fille aînée du candidat, à affirmer que son père n'est pas un «tripoteur». L'Associated Press a également publié récemment une enquête où d'anciens participants au reality-show «The Apprentice» se plaignent du comportement sexiste du candidat. Ce dernier a aussi fait l'objet en 1997 d'une plainte pour agression sexuelle qui a refait surface pendant la campagne.

Coïncidence de l'actualité, cette nouvelle polémique survient alors que vient d'être promulguée une loi sur la protection des femmes victimes d'agression sexuelle, dont le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, faisait l'éloge sur Twitter plus tôt dans la journée.

Un Paul Ryan qui devait théoriquement faire campagne aux côtés de Trump, samedi, dans le Wisconsin... Comme le suggère un stratège républicain au New York Times, il est grand temps pour lui de s'inventer une rage de dents.

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