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Le processus électoral afghan à la dérive

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Sans surprise, Abdullah Abdullah, ancien chef de la diplomatie afghane et candidat de l'opposition a annoncé dimanche 1er novembre qu'il ne participerait pas au second tour de l'élection présidentielle l'opposant au président afghan sortant Hamid Karzaï, prévue le 7 novembre.

«Je ne participerai pas à l'élection» du 7 novembre, a déclaré M. Abdullah lors d'un meeting avec ses partisans à Kaboul transmis à la télévision. «La décision (...) n'a pas été facile. C'est une décision que j'ai prise après de nombreuses consultations, avec le peuple d'Afghanistan, mes partisans, des leaders influents», a-t-il ajouté, estimant qu'il ne disposait pas de conditions pouvant garantir un scrutin régulier.


Il a estimé que la population ne devrait pas accepter un scrutin organisé par la commission électorale actuelle, et considéré impossible une élection transparente dans ces conditions. Abdullah avait dénoncé la commission pour fraude lors du premier tour de scrutin le 20 août, et a expliqué à ses partisans qu'il avait fait des propositions pour garantir un vote libre et équitable cette fois-ci mais qu'elles avaient été rejetées.

Abdullah avait lancé un ultimatum à Hamid Karzaï lui demandant de limoger le chef de la commission électorale afin de prévenir une répétition des fraudes massives qui ont marqué le premier tour. Le président en exercice avait refusé de faire droit à cette demande.

Hamid Karzaï, soupçonné de clientélisme se retrouve donc seul en lice pour le scrutin. Il avait rassemblé 49,67% des voix au premier tour, contre 30,59% à M. Abdullah.

L'équipe de campagne d'Hamid Karzaï a déclaré qu'elle poursuivait son travail en vue de ce second tour de l'élection malgré le retrait d'Abdullah Abdullah.

Les spéculations sur le retrait de l'opposant afghan s'étaient multipliées au cours des derniers jours, des observateurs faisant remarquer que Karzaï, arrivé largement en tête du premier tour le 20 août, était favori pour remporter ce scrutin.

Dans ce climat d'incertitude politique et de contestation de la légitimité du pouvoir et des élections liée aux fraudes constatées au premier tour de scrutin, l'Afghanistan est en proie à un regain de violence, les talibans ayant décidé de multiplier les attentats pour destabiliser encore plus le régime de Hamid Karzaï et faire partir les troupes occidentales.

La période est d'autant plus cruciale que le président américain Barack Obama doit prendre dans les prochains jours une décision sur le déploiement ou non de renforts militaires en Afghanistan en réponse à une requête en ce sens du commandant des forces américaines dans le pays.

[Lire l'article complet sur la BBC]

Lire également des points de vue différents de journalistes et d'experts sur l'Afghanistan sur Slate.fr: Pièges et dangers d'un deuxième tour, Il faut rester en Afghanistan, Il ne faut pas rester en Afghanistan et Afghanistan: un nouveau Vietnam.

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Image de Une: Abdullah Abdullah Ahmad Masood / Reuters

 

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