France

Identité nationale: «être français, c'est avoir de la chance et manger du fromage»

Pot-pourri de vos contributions.

Temps de lecture: 3 minutes

Slate.fr lance un appel à ses lecteurs: C'est quoi, pour vous, être français? Envoyez-nous vos contributions, vos témoignages, à etrefrançais.slate @ gmail.com. Nous publierons vos tribunes. Aujourd'hui, nous publions ensemble plusieurs de vos contributions.

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Je suis de nationalité Italienne et je réside en France depuis 2001. Mes deux enfants sont nés en France et leur père est Belge. Agés de 3 et 5 ans, et malgré les séjours réguliers en Italie et en Belgique pendant les vacances, mes enfants vivent déjà une forte identification à la France, sa langue et sa culture. Mais ils sont aussi conscients de leurs deux autres nationalités. Des enfants comme eux, j'en rencontre tous les jours. La mobilité professionnelle change petit a petit la démographie: en France 8% de la population est née dans un pays autre que la France, et 10% des mariages sont célébrés entre un citoyen Français et un étranger. Donc, cette nouvelle génération multilingue et pluriculturelle est enrichie d'un coté des cultures étrangères, et est aussi enracinée en France. Qu'est-ce que ça va vouloir dire pour eux, «être Français»? Je pense que le défit de trouver une definition a tout prix est immense!

Multi Tongue Kids, lectrice de Slate.fr

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Etre français c'est avoir de la chance...

Philippe Nepomiastchy, lecteur de Slate.fr

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Etre français, cela peut être beaucoup de chose et presque tout SAUF ce carcan que définit et qu'exige arbitrairement cet ignorant d'Éric Besson.

Je regrette de lui assurer qu'il y a eu des français dont personne de sensé ne peut mettre en doute ni l'identité française ni l'honorabilité et qui n'ont jamais chanté la Marseillaise, qui n'ont jamais été républicain.

Faut-il être aussi CANCRE que lui pour ne pas savoir, (ce n'est qu'un exemple entre mille) que la première République française cohérente et non anarchique où il y avait un «Etat de droit» est celle de Bonaparte. Cependant, ce même Bonaparte comme tout VRAI français le sait, s'est fait EMPEREUR et à partir de ce moment et jusqu'à la fin de sa vie, il n'était plus républicain du tout.

Si j'étais au gouvernement, je démissionnerai tout de suite pour la honte de laisser parler de la sorte un de mes confrères du gouvernement.

Gérard Laurencon, lecteur de Slate.fr

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Réduire le problème à un «quoi» c'est le limiter à un objet concret et le premier qui me vient à l'esprit est la carte d'identité, preuve que l'administration française me reconnait français et me tient précieusement classé dans un fichier. J'aurais donc été admis à participer à un monde qui se répute français parce qu'une administration me reconnait comme tel et a donné son aval, jugeant idoines documents et pièces justificatives.

Y a-t-il d'autres objets qui me définissent français? Ma voiture est une Citroën ou une Peugeot? Je me vêts français? Je mange du saucisson pur porc ou des figatelles? Je fume des Gaulloises? Je lis Astérix? Je ne regarde que des téléfilms français? Je vais au cinéma Pathé voir des films français de France? Que sais-je encore? Le diplôme d'une université française? Avoir passé le Bac?

Force est de constater que la force des idées et des sentiments qui feraient de moi un Français surpassent et de loin toute réduction matérielle. Et le sublime, c'est ma capacité à faire mienne un passé.

Sylvie Pollastri, lectrice de Slate.fr

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«Les autres parties du monde ont des singes; l'Europe a des Français. Cela se compense»... Si l'on s'arrête à l'opinion de Schopenhauer, être Français équivaut à mériter le zoo. [...]

Tout en croyant qu'il est impossible d'être exhaustif, il me semble important, pour se prétendre Français, de réunir les conditions suivantes :

- adhérer sans réserve au concept de «République laïque une et indivisible»;
- consommer au moins une fois par semaine trois fromages différents;
- ne pas soutenir l'équipe italienne lors des compétitions internationales de football;
- ne pas célébrer Halloween;
- ne pas être Monégasque;
- savoir chanter les deux premiers couplets de la Marseillaise;
- parler assez correctement le français.

Pour le reste, comme dans toute histoire d'amour, tout est affaire d'affinités intimes...

Pitdiscount, lecteur de Slate.fr

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Ce qui m'a déplu dans la création du ministère qui juxtapose «identité nationale» et «immigration», c'est qu'il s'appuie sur une définition du Français en creux - le fonctionnement du ministère nécessite une définition de ce qui n'est pas Français. On a beaucoup parlé des objectifs des ministres qui se chiffrent en nombre d'expulsés. Autrement dit, leur rôle n'est pas de consolider la société française ou d'y intégrer de nouveaux membres, mais d'en extirper ceux qui ne remplissent pas des critères qui sont forcément arbitraires.

J'espère qu'on va passer à une conception du Français en plein. Il y a de très nombreuses personnes qui participent à la société française, qui pratiquent sa langue, qui connaissent ses auteurs et ses artistes, qui s'appuient sur ses brevets, qui achètent ses produits ou qui contribuent d'une manière ou d'une autre à sa vie économique, qui l'aiment ou qui ne l'aiment pas, qui y habitent ou pas.

Toutes ces personnes ont un rapport avec la France et la font avancer. Et si c'était ça, être Français?

Jérôme Cukier, lecteur de Slate.fr

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Image de une: REUTERS/Philippe Wojazer, Nicolas Sarkozy, mai 2009

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