La famille d'Ahmad Khan Rahami, qui a été arrêté comme suspect principal des explosions qui ont fait plusieurs blessés à New York et dans le New Jersey le 18 septembre, est depuis plusieurs années en conflit avec les autorités locales de leur ville d'Elizabeth dans le New Jersey.
En 2011, des membres de la famille Rahami avaient fait un procès à la police, aux autorités locales et à un voisin qu'ils accusaient de discrimination et de harcèlement anti-musulmans, rapporte le New York Times.
Depuis 2002, les Rahamis sont propriétaires de First American Fried Chicken, un restaurant de fast food spécialisé dans le poulet frit, qui était au départ ouvert 24 heures sur 24.
«Le restaurant, dans lequel travaillaient Ahmad et certains de ses frères, représentait une telle nuisance que la ville avait forcé les propriétaires à fermer plus tôt» a expliqué J. Christian Bolwage, le maire d'Elizabeth.
De nombreux résidents du voisinage s'étaient en effet plaints aux autorités de problèmes de bruit et d'attroupements tumultueux tard la nuit.
En 2009, deux frères avaient été arrêtés lors d'une confrontation avec la police après que des officiers étaient venus au restaurant pour leur présenter une assignation, et en 2011, le père Rahami avait dû payer une amende pour ouverture tardive non autorisée.
Selon l'action judiciaire intentée par les Rahamis, qui sont originaires d'Afghanistan, ces derniers étaient victimes de discrimination «liée à la race, la religion et l'origine nationale.» Ils accusaient notamment un de leurs voisins d'avoir dit que les musulmans «n'avaient rien à faire ici» et causaient «trop de problèmes dans le pays».
Le voisin en question, James Dean McDermott, a expliqué au New York Times que ses plaintes étaient uniquement liées au comportement des clients, dont certains traînaient dans son jardin et urinaient dans l'allée où sa voiture était garée.
Selon le maire d'Elizabeth, ces plaintes «n'avaient rien à voir avec l'ethnicité ou la religion.»
Le procès est techniquement toujours en cours mais a été temporairement suspendu depuis qu'un des fils a plaidé coupable d'avoir empêché la police de procéder à une arrestation dans le restaurant en 2009.
Le 19 septembre, la police a fouillé l'appartement situé au dessus du restaurant, où résidait Ahmad Khan Rahami.