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Comment les New-Yorkais ont découvert le poseur de bombe sur leur téléphone

Malgré ses manquements, ce système semble plus efficace que le système d’alerte français.

L'alerte envoyée aux new-yorkais.
L'alerte envoyée aux new-yorkais.

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Mashable, New York Magazine

La police le cherchait depuis plusieurs heures. Ahmad Khan Rahami, 28 ans, a été interpellé lundi 19 septembre dans le cadre de l’enquête sur l’explosion de plusieurs bombes, des cocottes minutes équipées de téléphones servant de détonateurs, à New York et dans le New Jersey. Il n’y aurait pas de victimes mais plusieurs dizaines de blessés.

Les informations sur son rôle et ses complices éventuels restent floues pour l’instant, mais il n’est pas impossible qu’une alerte lancée par la police de New York ait pu aider à sa capture. Lundi dans la matinée, elle a envoyé un message géolocalisé aux personnes habitant dans la zone des attaques, comme l’explique le site Mashable. Sur le message, on pouvait lire:

«Recherché: Ahmad Khan Rahami, homme de 28 ans. Voir les médias pour la photo. Appelez le 911 si vous le voyez.»

«Le service d’alerte d’urgence sans fil (WEA) mis en place par la Federal Communications Commission envoie des messages d’alerte aux téléphones mobiles dans une zone géographique, écrit Mashable. Cela permet aux agences comme le FBI, le service de météo national et le département de la sécurité intérieur d’envoyer des notifications urgentes aux habitants d’une région.»

C’est la première fois que le système d’alerte est utilisé pour une enquête autour d’un acte de terrorisme présumé. Par le passé, il servait plutôt à informer les populations autour d’événements climatiques comme le cyclone Sandy ou le blizzard de 2015 à New York.

Mais comme le relève le New York Magazine, cette nouvelle utilisation de l’application sort complètement de son rôle. Habituellement, on vient de le voir, le WEA sert pour les catastrophes climatiques, pour les enlèvements d’enfant et pour les alertes envoyées par le président.

«Cette alerte [concernant le suspect] ne sert aucun de ces objectifs, note le magazine. Elle a même conscience de ses propres lacunes: “Voir les médias pour la photo” est une autre façon de dire “Hum, allez voir sur Google”.»

En diffusant une telle information, sans contexte ou avertissement, cela pousse les gens à instaurer un climat de suspicion ou chaque «homme de 28 ans» ayant l’air d’être musulman pourrait être Ahmad Khan Rahami. De plus, des enquêtes passées lui reprochaient de mal calibrer ses envois géolocalisés et pire, de ne pas pouvoir envoyer assez de texte.

Il n’empêche, le système fonctionne mieux que l’application du gouvernement prénommée SAIP: l’alerte a été envoyée tardivement aux Niçois au moment de l’attaque du 14 juillet, et une alerte a été envoyée aux Parisiens samedi 17 septembre… après un canular téléphonique.

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