Boire & manger / Monde

Des détenus écossais s'inspirent d'«Orange is the New Black» pour mieux manger

Une centaine de détenus de la prison de Glenochil se sont convertis au judaïsme pour obtenir des repas casher, considérés comme de meilleure qualité.

Extrait de la série Netflix «Orange is the New Black»
Extrait de la série Netflix «Orange is the New Black»

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Jewish Chronicle

Dans la saison 3 de la série Orange is the New Black, une détenue prétend s'être convertie au judaïsme pour pouvoir manger des repas casher, depuis que la qualité de la nourriture carcérale s'est dégradée. Suivant son exemple, soixante-dix autres détenues se déclarent juives. 

Apparemment inspirés par ce scénario fictif, une centaine de détenus de la prison de Glenochil en Écosse se sont également déclarés juifs pour obtenir des repas casher, rapporte le Jewish Chronicle.

Le porte-parole de la prison, Tom Fox, semble bien se douter que ces conversions ne sont pas très sincères, mais ce n'est pas à l'institution carcérale de trancher la question:

«La loi nous oblige à fournir de la nourriture aux personnes qui disent avoir des restrictions religieuses. C'est vrai qu'auparavant, nous avions une population carcérale juive très limitée, mais nous avons vu une forte augmentation.»

Selon les statistiques du gouvernement, il y avait neuf prisonniers juifs dans toutes les prisons écossaises entre 2013 et 2014.

Violation de la liberté religieuse

Bien que la préparation de repas cashers coûte plus cher, car tout doit être fait dans une cuisine casher sous la supervision d'un rabbin, la prison n'a pas le droit de refuser de fournir ces repas spéciaux.

«Si quelqu'un dit qu'il est d'une religion particulière, nous ne sommes pas autorisés à remettre cela en question», explique Tom Fox.

Mais, selon lui, les détenus pourraient être désagréablement surpris car les repas casher ou halal ne sont pas toujours meilleurs que les autres. 

Dans Orange is the New Black, un rabbin était envoyé dans la prison pour vérifier que les détenus récemment converties avaient une «foi sincère». Suivant la loi américaine, prouver cette sincérité est assez facile, et selon un article de The Forward, sur les vingt-quatre mille détenus qui mangent casher aux États-Unis, seulement quatre mille sont juifs. 

Au-delà de la qualité potentiellement supérieure des aliments casher, ces repas sont populaires car dans certaines prisons, ils sont pré-emballés et donc plus faciles à troquer sur le marché noir.

Mais compte tenu du coût élevé des repas casher et halal, certaines prisons américaines ont tenté de s'en débarasser: en 2010, l'administration carcérale de l'Indiana les a remplacés par des repas vegan. Un prisonnier juif avait alors fait un procès, et en 2011, un juge fédéral a déclaré que refuser ces repas était une violation de la liberté religieuse des détenus.

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