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Le New York Times fait trois erreurs sur Alep dans un article sur la méconnaissance d'Alep

Le quotidien a dû publier une correction, suivie d'une correction de cette correction.

Alep I GEORGE OURFALIAN / AFP
Alep I GEORGE OURFALIAN / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Slate.com

Après avoir déclaré «c'est quoi Alep?» en direct à la télévision, le candidat libertarien Gary Johnson, qui est crédité d'environ 9% des intentions de vote pour les présidentielles, a tenté de se rattraper en expliquant que son ignorance montrait tout simplement qu'il était «humain».

«Ce matin, j'ai commencé ma journée en ne laissant aucun doute sur le fait que je suis humain. Oui, je comprends les dynamiques du conflit syrien. J'en parle tous les jours. Mais quand on m'a demandé “et Alep?”, j'ai pensé à un acronyme, pas au conflit syrien. J'ai eu un trou de mémoire. Ça arrive, et ça arrivera encore pendant cette campagne», a-t-il expliqué à Politico.

Pendant ce temps, le New York Times publiait un article sur cette gaffe pour en analyser les conséquences politiques. Petit problème: le papier en question identifiait Alep comme «la capitale de fait de l'État Islamique», ce qui est faux, puisqu'il s'agit de Raqqa.

Informé de leur erreur, les éditeurs du prestigieux quotidien ont essayé de rectifier le tir et ont choisi de décrire Alep comme un «bastion de l'État islamique». Mais en fait, il ne s'agit pas non plus d'un bastion de l'État islamique. Les affrontements qui y ont lieu sont entre forces du gouvernement syrien et groupes rebelles non affiliés à Daech. Le quotidien a fini par décrire Alep comme «une ville syrienne déchirée par la guerre».

Dans sa première correction, le quotidien a expliqué:

«Une version précédente de cet article se trompait sur la description de la capitale de fait de l'État islamique. C'est Raqqa, en Syrie du Nord, pas Alep.»

Mais une première version de cette correction décrivait Alep comme la capitale de la Syrie, ce qui est faux. Les éditeurs ont donc dû publier une correction de cette correction:

«Une version précédente de cette correction disait faussement qu'Alep était la capitale de la Syrie. En fait, c'est Damas.»

La correction de correction, un oiseau rare, le niveau deux de rêve d'Inception dans le journalisme.

Les journalistes du New York Times ne sont pas les seuls à avoir eu du mal avec Alep. En effet, interviewé par MSNBC pour commenter la bourde de Gary Johnson, Christopher Hill, un ancien ambassadeur en Irak, a fait exactement la même erreur que le quotidien:

«Alep est la capitale de l'État islamique», a-t-il déclaré.

Il a essayé de s'en sortir avec une blague:

«Evidemment, j'ai fait une erreur. Je pensais à Raqqa. Je promets de ne pas me présenter aux présidentielles!»

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