Boire & manger

Tenez-vous prêts, des chercheurs vous préparent de la margarine aux vers de farine

Mais il va falloir beaucoup, beaucoup d’insectes.

<a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Beetle#/media/File:Mealworm_01_Pengo.jpg">Des vers de farine</a> | Pengo via Wikimédia CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/">License by</a>
Des vers de farine | Pengo via Wikimédia CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Libération, The Washington Post

Ce n’est pas un mystère, les insectes ne sont pas (encore) des aliments que l’on s’imagine ici manger tous les jours. Et pas seulement parce qu’ils sont peu ragoûtants: Libération expliquait début août que leur vente est très encadrée en France et qu’il faudra attendre un peu avant de se régaler avec un cookie au chocolat et aux grillons.

Dans plusieurs pays étrangers, en revanche, notamment aux États-Unis ou en Amérique du Sud, les criquets et autres insectes semblent peu à peu trouver leur place en tant qu’aliments. Le Washington Post explique aujourd’hui qu’une nouvelle étape pourrait être franchie dans le monde des insectes comestibles

«Des chercheurs néerlandais étudient comment un autre insecte, le ver de farine, peut être transformé en source de graisses liquides et solides pour remplacer la margarine ou les huiles végétales.»

Le ver de farine est en effet facile à produire et conciliable avec une industrie plus écologique. Sur le papier donc, l’insecte semble parfait comme alternative aux gigantesques champs de tournesols ou aux matières grasses animales.

De plus, toujours selon les chercheurs, les graisses solides (tristéarine) et liquides (trioléine) issues de la transformation des vers n’ont pas d’acides gras trans, dont la consommation régulière augmente les risques cardio-vasculaires.

«Et la graisse solide de ver de farine a une faible teneur en acides gras saturés, note le journal. C’est quelque chose que cherchent les consommateurs, même s’ils préfèreraient ne pas avoir d’insectes à l’intérieur.»

«Une odeur très douce... et herbeuse»

Beaucoup de questions demeurent pourtant. Il faudra comprendre la structure des graisses récupérées et leur teneur exacte en acides. De plus, ces vers fournissent moins d’oméga-3, ce fameux acide gras que l’on voit sur de nombreux pots de margarines et dont on vante les vertus anti-cholestérol. Enfin, Alejandro Marangoni de l’université de Guelph se demande si les producteurs pourraient subvenir à une demande de vers comparables à celles des huiles existantes.

«La Malaisie a exporté 25 millions de tonnes d’huile de palme cette année, selon le département américain de l’agriculture, écrit le Washington Post. Imaginez combien de vers de farine il faudrait pour faire autant d’huile.»

En attendant que les scientifiques et les industriels trouvent des solutions à ces problèmes, une dernière question, très importante, n’a toujours pas trouvé de réponse: le goût de ces fameuses graisses.

«Nous ne sommes pas autorisés à la manger parce que c’est fait dans un laboratoire, a expliqué l’une des chercheuses impliquées dans l’étude. Mais le produit liquide est d’un jaune assez agréable, assez proche de celui de l’huile d’olive. Cela a une odeur très douce… et herbeuse. C’est pas mal.» 

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