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Si Hillary Clinton est élue, les États-Unis seront plus misogynes

Même si l’élection d’une femme à la présidence des États-Unis constitue un symbole fort, il est probable qu’elle augmentera en réalité la misogynie du pays, tout comme le mandat de Barack Obama a vu s’accroître les tensions raciales.

Hillary Clinton lors d'un meeting à Reno, Nevada, le 25 août 2016 | JOSH EDELSON / AFP
Hillary Clinton lors d'un meeting à Reno, Nevada, le 25 août 2016 | JOSH EDELSON / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Atlantic

On présente souvent la possible arrivée d’Hillary Clinton au pouvoir aux États-Unis comme une bonne nouvelle pour les femmes, qui va inaugurer une nouvelle ère de féminisme. Mais, et si, au contraire, l’avènement d’une femme à la présidence des États-Unis annonçait une période noire pour l’histoire des femmes, à cause des déchaînements sexistes qu’elle entraînera? C’est ce qu’envisage le magazine The Atlantic, dans un article intitulé de manière provocatrice «Bienvenue dans l’ère de “La pute”»:

«Si Hillary Clinton remporte la Maison Blanche en novembre, ce sera un moment historique, et cela détruira l’imposant plafond de verre qui existe dans la vie politique. (...) Mais une victoire de Clinton est aussi l'assurance de quatre ou huit années de misogynie publique crasse et basse, le genre de misogynie que l'on peut observer dans une fête entre mâles chez Roger Ailes [le président de Fox News, une chaîne où fleurissent les commentaires sexistes]

Le magazine argumente en établissant une comparaison avec le mandat de Barack Obama, dont l’élection a, pour beaucoup de commentateurs, contribué à exacerber le racisme aux États-Unis. A cause des espoirs déçus qu’il a provoqués en raison de son action jugée insuffisante et de la focalisation autour de sa couleur de peau:

«Tout comme l’élection de Barack Obama n’a pas instauré de nouvelle Amérique glorieuse et post-raciale, celui de Clinton ne fera sans doute pas plus avancer l’égalité hommes-femmes et les lumières de la raison.»

«Plus elle aura de pouvoir, plus ils se lâcheront»

Les hostilités ont déjà commencé: sur eBay et Etsy on peut voir des badges sexistes moquant Hillary Clinton. «Si les politiciens hommes comme femmes peuvent faire les frais de masques caricaturaux, il n’y a qu’à Hillary qu’on attribue les sobriquets de «salope», «sorcière», voire «pute», pour y aller franco», écrivait en juillet Slate.com.

Ces attaques ne vont certainement pas s’arrêter avec l’arrivée de Clinton au pouvoir. Pire, elles pourraient s'accroître:

«Certains aimeraient penser que ces attaques ne sont que le reflet d’une campagne chauffée à bloc, et que, si Hillary gagne en novembre, le gros des insultes va se tarir, et qu’elle sera traitée avec un peu plus de respect. Mais ils rêvent! (Demandez à Obama si tout s’est bien passé pour lui).»

«Plus elle aura de pouvoir et plus ses détracteurs se lâcheront, parce qu’elle sera plus menaçante pour eux», prédit encore le politologue et spécialiste du genre Farida Jalalzai, de l’université d’Oklahoma. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé pour l’ex-Première ministre australienne Julia Gillard, qui a vu les attaques contre elle fondées sur son genre «augmenter avec le temps». Nous voilà prévenus.

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