Santé / Sports

Faire trop de sport peut gravement nuire à la santé

Quoi de plus gratifiant que de recevoir une pluie de likes après avoir posté un selfie après un jogging? Mais l'addiction à l'exercice peut s'avérer un réel danger.

Aller à la salle de sport n'est pas toujours signe de bonne santé physique et mentale source flickr  (CC BY-SA 2.0)
Aller à la salle de sport n'est pas toujours signe de bonne santé physique et mentale source flickr (CC BY-SA 2.0)

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Nautil.us, Online Librairy

Sur les réseaux sociaux, on ne voit qu'elles. Ces filles minces à faire pâlir Vanessa Paradis, qui exhibent leurs abdominaux saillants et leurs brassières de sports trempées de sueur après leur workout (travail du corps) quotidien.

Ces fit girls associent leurs exercices sportifs à des «routines» alimentaires strictes à base de sans gluten et de smoothies protéinés. Bref, elles sont les nouveaux gourous d'une religion prônant le bien-être absolu par la contrainte maximale. «Ton corps est un temple et ta vie une série de défis irréalisables pour être la plus en forme», semblent-elles clamer sur leurs comptes Instagram ou YouTube.


Mais revendiquer un mode de vie healthy (sain) est-il vraiment signe d'une santé irréprochable? Selon le magazine scientifique Nautilus, la pratique régulière d'un exercice physique peut conduire à un phénomène d'addiction qui peut avoir des impacts sur la santé aussi négatifs que le manque de sport. Marilyn Freimuth, psychologue clinicienne à l'Université de Santa Barbara, explique ainsi que «l'addiction à l'exercice peut complétement envahir la vie de quelqu'un. Les gens se blessent mais la seule chose à laquelle ils peuvent penser, c'est de continuer à s'entraîner. C'est parce que nous vivons dans une société qui valorise l'activité physique que nous sous-estimons complétement ce phénomène».

Selon la psychologue clinicienne, les personnes qui développent cette pathologie sont également traversées par d'autres types d'addictions ou compulsions. Elles présentent, par exemple, une aversion au risque et auront un comportement plus strict et perfectionniste que la moyenne. Ces sports addicts vont, au contraire, se focaliser sur des compulsions telles que les troubles alimentaires et l'auto-punition, comme le fait de s'affamer délibérement, de s'entraîner sans limites et de se sentir socialement confortés et encouragés à ces pratiques.

Dans une étude parue en mai 2016 et menée sur plus de 1.500 adultes américains, des chercheurs californiens ont notamment prouvé que les personnes adeptes de l'entraînement physique forcené présentaient souvent des troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie), les femmes étant plus concernées que les hommes par cette corrélation. Timothy Brewerton, un des rédacteurs de l'étude, concluait ainsi:

«Les personnalités addictives sont passionnées par leur addiction de prédilection –du moins au début– jusqu'à ce que ça ne devienne plus “amusant" du tout. La passion persiste en continuité avec l'addiction. Les parieurs adorent parier... Jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus.»

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