France

L'extrémiste néerlandais Geert Wilders ravi des contrôles français sur les femmes voilées

La décision des policiers de Nice est «fantastique», selon lui. Et terrible pour la presse anglo-saxonne.

Geert Wilders, le 19 juillet, lors de la convention républicaine à Cleveland, aux Etats-Unis. ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Geert Wilders, le 19 juillet, lors de la convention républicaine à Cleveland, aux Etats-Unis. ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian, The Economist

L’affaire du burkini n’a pas fini d’alimenter les polémiques et les débats en France. Dernier épisode en date: les contraventions imposées par la police sur des plages de Nice et de Cannes à l’encontre de femmes portant le voile. L’Obs a ainsi relayé l’histoire de Siam, jeune femme de 34 ans qui a écopé d’une amende parce son voile n’était pas considéré comme une «tenue correcte» aux yeux des agents chargés d'appliquer l’arrêté mis en place par la ville de Cannes. D’autres histoires de ce type ont vite reçu un large écho médiatique en France, à Nice notamment, relançant la polémique autour du burkini et sur ce qui fait qu’une tenue respecte ou non la laïcité et risque ou non de causer un trouble à l'ordre public.

Cette polémique a forcément connu un écho mondial, politiques et médias ayant tous leur mot à dire, la plupart du temps pour dénoncer la scène. Mais un homme politique en particulier a été heureux de voir une femme musulmane verbalisée pour port du voile: Geert Wilders, le leader du parti d’extrême-droite néerlandais Parti pour la liberté, a tout simplement écrit «Fantastique.» sur son compte Twitter en relayant un article du tabloïd britannique Daily Mail sur le sujet.

Une prise de position d’autant plus parlante quand on sait que l’on parle là de l’homme qui a associé l’islam à une «idéologie fasciste», assimilé le Coran au Mein Kampf d’Hitler et s'est trouvé au centre de multiples autres polémiques autour d’une religion qu’il abhorre.

Pour les Anglo-saxons, la laïcité à la française est mise à mal

À l’inverse, dans d’autres pays comme au Royaume-Uni, où la nouvelle a été abondamment relayée, les messages indignés se sont multipliés sur les réseaux sociaux et le hashtag #BurkiniBan a largement été relayé.

Dans la presse anglo-saxonne, dont la culture et le rapport à la laïcité sont différents, on retrouve des critiques virulentes contre la classe politique hexagonale. Le Daily Mail ou The Independent insistent sur le fait que les policiers étaient armés et auraient menacé la femme de Nice avec un spray à gaz poivré, et beaucoup d’autres médias estiment que ce genre de scènes constitue un dévoiement de la laïcité à la française.

The Economist rappelle le contexte douloureux des attentats qui ont frappé la France, notamment dans la métropole azuréenne le mois dernier, ainsi que le rapport particulier de la France à la laïcité. «Ce que l’on perçoit comme des provocations des deux côtés sont amplifiées» à cause de ces amendes, écrit le site en expliquant que, «dans les pays de libéralisme multiculturel, une telle interdiction est accueillie avec incompréhension, quand elle n'est pas tournée en ridicule» De son côté, dans le Guardian, la chroniqueuse Iman Amrani estime que «l’interdiction du burkini montre l’hypocrisie de l’État laïque» français:

«Si la France veut vraiment valoriser la liberté d’expression comme une valeur sacrée, elle doit, plus que jamais, réfléchir à une façon de construire des liens avec ses communautés minoritaires et mettre en avant une interprétation plus tolérante de la laïcité.»

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