L'association américaine du barreau vient de changer son code de conduite professionnelle pour interdire les remarques sexistes au tribunal. Cet amendement fait suite à une pétition venant d'avocates qui se plaignaient que leurs confrères masculins les appellent souvent «chérie» ou «ma puce» pendant les procès, rapporte Quartz.
Il existe déjà des mesures anti-harcèlement de ce genre dans vingt-trois États américains, mais l'association du barreau a aussi décidé de clarifier les choses: l'interdiction de ces termes sexistes s'appliquera à tous les avocats membres de l'association dans tout le pays. La punition variera selon les États et selon la gravité des faits, de l'amende à la suspension.
Selon une étude de 2015 publiée par l'association des avocats américains, les avocates doivent fréquemment faire face à des avocats adversaires ou à des juges qui les traitent avec condescendance, par exemple, en les appelant par leur prénom ou avec de petits mots comme «chérie».
Pas convenable pour une femme d'élever la voix?
Des critiques ont rétorqué que ces règles pourraient limiter la liberté d'expression dans les tribunaux, et afin de laisser une grande marge de manœuvre, le code professionnel du barreau précise que ces remarques ne seront interdites que si l'avocat peut être jugé raisonnablement conscient que ses commentaires constituent du harcèlement ou de la discrimination.
En janvier, conformément aux lois en vigueur en Californie, un avocat avait écopé d'une amende de 250 dollars pour avoir dit à l'avocate adversaire que «ce n'était pas convenable pour une femme ou une avocate» d'élever la voix pendant une déposition. Le juge l'avait aussi sanctionné pour d'autres manquements professionnels pendant le déroulement du procès, mais il avait insisté sur l'importance du sexisme dans ce cas:
«Une remarque sexiste n'est pas seulement un manque de courtoisie professionnelle, avait déclaré le juge Paul Grewal. Le problème plus large est que les commentaires comme celui de Bertling reflètent et renforcent l'attitude machiste de notre profession.»