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Faut-il protéger les Terriens des Martiens ou l'inverse?

À la Nasa, le bureau de la protection planétaire a pour but de prévenir une contamination de possibles vies extraterrestres par des organismes terriens

Mosaïque de Mars réalisée à partir de photographies prises en orbite par la sonde Viking en 1980. Wikimedia Commons.
Mosaïque de Mars réalisée à partir de photographies prises en orbite par la sonde Viking en 1980. Wikimedia Commons.

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Wired

L’un des principaux objectifs de la mission Mars 2020 de la Nasa sera de collecter des échantillons pour étudier si la vie aurait pu être accueillie sur la planète rouge. L’exploration sera réalisée par un rover qui rejoindra Curiosity, qui est déjà en activité depuis qu’il s’est posé en 2012. Les ambitions scientifiques humaines devront néanmoins composer avec un impératif de la conquête spatiale de plus en plus présent: celui de la «protection planétaire».

Selon le magazine Wired qui consacre un long article à cette composante méconnue de la Nasa, les préoccupations de la protection planétaire sont à la fois égoïstes et altruistes. Comme dans un film de science-fiction, il s’agit d’éviter un scénario catastrophe de contamination des Terriens au retour d’organismes extraterrestres dans un vol habité. Mais le but est également d'empêcher le scénario inverse: ne pas reproduire une vague d’épidémies comme celles provoquées par les colons européens sur le continent américain, quand ils apportèrent avec eux des virus et des maladies contre lesquels les populations amérindiennes n’étaient pas immunisées.

Alors qu'il est possible de faire décoller un vol spatial avec un minimum de 0,03 microbes au mètre carré de la surface du vaisseau, cette stérilisation maximale n'a pas été réalisée pour Curiosity, le rover qui a atterri sur Mars en 2012 et a détecté des traces d'eau en septembre 2015. Il a donc été décidé de ne pas déplacer le rover vers la source d'eau, de crainte que les organismes voyageant avec lui ne contaminent la source. La mission Mars 2020 suivra, elle, un protocole le plus strict.

La responsable du bureau de la protection planétaire, Cassie Conley, est néanmoins lucide sur la possibilité de préserver l'environnement martien du contact humain à long terme: la fenêtre pour récolter des éléments sur une possible vie extraterrestre, avant que des colonies humaines ne s'installent sur la planète, sera courte.

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