Mercredi soir, lors de la convention nationale démocrate à Philadelphie, le président américain a donné à son pays des raisons d’être optimiste. Dans un style purement Obama, il a fait un discours réaliste quant aux problèmes (économiques, raciaux, politiques) auxquels les États-Unis sont confrontés, mais totalement enthousiaste sur les aptitudes du pays à faire des progrès collectifs malgré tout. Il y a rappelé de manière réconfortante, au milieu d’une époque troublée, que la plupart de nos concitoyens partagent nos croyances dans des valeurs telles que l’honnêteté et la tolérance, dans le fait d’éviter les raccourcis et de ne pas se laisser mal informer ou de céder à la folie. Son discours était exaltant et pas particulièrement partisan. Et nombre de spécialistes conservateurs qui n’ont pourtant pas particulièrement aimé les huit dernières années ont découvert, surtout en le comparant avec le genre de discours tenu par le candidat ouvertement conservateur, qu’ils l’avaient apprécié.
Le blogueur conservateur Erick Erickson, contributeur de FoxNews a même lancé:
«Je ne suis pas d’accord avec de nombreuses politiques ni avec le programme du Président, mais j’apprécie l’espoir et l’optimisme de son discours.»
I disagree with the President on so much policy and his agenda, but appreciate the hope and optimism in this speech.
— Erick Erickson (@EWErickson) July 28, 2016
«J'ai reçu un SMS d’un député républicain qui m’a permis de le tweeter: «C'est nous qui étions censés faire ce genre de discours.»
Text just now from a senior House Republican who gave me permission to tweet this: “We were supposed to make that sort of speech."
— Erick Erickson (@EWErickson) July 28, 2016
John Podhoretz, ancienne plume de Reagan et de H.W. Bush:
«Supprimez environ cinq paragraphes de ce discours d’Obama et cela aurait pu être un discours de Reagan. Faites-moi confiance. Je m’y connais.»
Take about five paragraphs out of that Obama speech and it could have been a Reagan speech. Trust me. I know.
— John Podhoretz (@jpodhoretz) July 28, 2016
Tim Miller, l’ancien porte-parole de Jeb Bush:
«Est-ce qu’un apologiste de Trump pourrait m’expliquer comment un jeune de 18 ans regardant les conventions pourrait vouloir être républicain? Nous renonçons à toute une génération»
Will a Trump apologist explain to me why an 18 yo watching the conventions would want to be a Republican? We're giving away a generation
— Tim Miller (@Timodc) July 28, 2016
Le républicain Rory Cooper:
«Superbe discours. Et on lui a facilité le travail.»
Great speech. And we made it easy for him.
— Rory Cooper (@rorycooper) July 28, 2016
Rich Lowry, rédacteur en chef du National Review:
«L’exceptionnalisme et la grandeur de l’Amérique, une ville qui brille en haut d’une montagne, les documents fondateurs, etc—ils essaient de tout nous piquer»
American exceptionalism and greatness, shining city on hill, founding documents, etc--they're trying to take all our stuff
— Rich Lowry (@RichLowry) July 28, 2016
Ross Douthat, chroniqueur du Times:
«Un discours qui a de quoi rendre malades les élites républicaines (à juste titre) vu ce que leur parti a nommé»
A speech to make Republican elites feel sickened (as they should be) by what their party has nominated.
— Ross Douthat (@DouthatNYT) July 28, 2016
Noah Rothman, de Commentary:
«"Ce que nous avons entendu à Cleveland n’avait rien de particulièrement républicain. Et ce n’était sûrement pas conservateur." - Barack Obama.
...
il a raison.»
"What we heard in Cleveland week wasn't particularly Republican. And it sure wasn't conservative." - Barack Obama.
— Noah Rothman (@NoahCRothman) July 28, 2016
...
he's right.
Un certain nombre de conservateurs qui ont fait l’éloge d’Obama ont toutefois nuancé leurs louanges: ils gardent l’impression qu’Obama a gouverné en divisant la nation et que les électeurs ont de bonnes raisons de n’être pas satisfaits de la direction que prend le pays. Leurs commentaires ne traduisaient pas un soutien de la présidence actuelle suite à un soudain volte-face politique. Ce qui est compréhensible, étant donné qu’ils sont conservateurs et que les politiques d’Obama sont généralement progressistes. Et pourtant. Qui aurait pensé il y a un an, voire hier encore, qu’ils diraient ce genre de choses? Le monde nous réserve parfois de sacrées surprises.