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Scandales à l'italienne

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Sexe, mensonges et vidéos... Voici le nouveau triptyque de la vie politique en Italie. Le président de la région de Rome, Piero Marrazzo, importante figure de l'opposition de gauche, a démissionné samedi, deux jours après l'interpellation de quatre carabiniers soupçonnés d'avoir tenté de lui extorquer jusqu'à 80.000 euros en échange de photos et de vidéos où le président de région aurait été filmé en compagnie d'un transsexuel. Les auditions de Mazzarro ont été publiées par les principaux quotidiens de dimanche, ainsi que certaines photos.

Selon les enquêteurs, deux de ces policiers auraient pénétré en juillet dans un appartement, surprenant Marrazzo en compagnie d'un trans, lui subtilisant son portefeuille. D'où vient la vidéo? Selon l'agence de presse italienne Ansa, elle pourrait avoir été filmée par les policiers eux-mêmes ou saisie à un second transsexuel présent sur les lieux. Les quatre policiers auraient tenté sans succès de vendre la vidéo à la presse, avant de se tourner vers l'homme politique pour le faire chanter. Marrazzo a indiqué avoir versé près de 50.000 euros et signé des chèques d'une valeur de 30.000 euros.

Piero Marrazzo, 51 ans, un ancien journaliste vedette de la télévision publique, depuis 2005 à la tête de la deuxième région italienne, s'était d'abord défendu en se présentant comme la victime d'un complot politique visant à le renverser, qualifiant la vidéo de faux et excluant de démissionner.

Pour la gauche, l'affaire tombe mal. A plus d'un titre. La presse proche de Silvio Berlusconi n'a pas laissé passer la trop belle occasion: «La gauche tombe à cause du sexe, le gouverneur (de Rome) dément tout mais les documents confirment: voici les comptes rendus d'interrogatoire», titrait samedi sur toute sa Une Il Giornale, quotidien de la famille Berlusconi. Dans un éditorial, son directeur, Vittorio Feltri, dénonçait le silence de la presse de gauche, sur le cas Marrazzo. Surtout le journal Repubblica qui a fait ses choux gras des relations de Silvio Berlusconi avec des call girls et de leur implication politiques «Ils demandent la démission du Premier ministre suspecté de fréquenter des jeunes filles avenantes mais ils traitent comme une pauvre victime le gouverneur (de région) surpris dans la maison d'un trans», écrit Feltri.

Surtout, les «révélations» sur les relations privées de Marrazzo interviennent alors même que la gauche italienne organise dimanche ses primaires. Jusqu'à présent, les alliés de Marrazzo ont fait preuve de solidarité, dénonçant une affaire qui tombe à pic...

JH
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