Sciences

Ce psychiatre peut vous dire si vous êtes possédé par le démon

Richard Gallagher pose un diagnostic médical sur certaines personnes qui pourraient être amenées à être exorcisées aux États-Unis.

Extrait du film «L'exorciste», 1973.
Extrait du film «L'exorciste», 1973.

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Washington Post

Culturellement, la détection d’humains possédés par le diable relève de la croyance, en particulier dans la religion catholique ou dans des rites païens. Régulièrement, dans les romans, les films, ou les séries, on voit ainsi un prêtre se charger d’exorciser les victimes du mal lors de cérémonie particulièrement effrayantes. Les religieux étaient d'ailleurs chargés de s’assurer qu’une maladie mentale ou physique n’était pas à l’origine de l’état de la personne avant d'exercer ce rite.

Mais ces dernières années, la science s’est penchée sur ces croyances et pratiques. Le Washington Post donne ainsi la parole à un psychiatre très particulier: Richard Gallagher. Cet Américain est professeur de psychiatrie clinique au New York Medical College, et peut se targuer d’être passé par Princeton, Yale et Columbia. Un médecin qui connaît son sujet donc. C’est après avoir vu son impressionnant CV qu’un prêtre catholique –connu comme exorciste– est venu à sa rencontre à la fin des années 1980. Une panique autour du satanisme parcourait alors l’Église aux États-Unis, et le clerc voulait son avis de médecin sur le cas d’une jeune prêtresse dévouée à Satan. Sceptique au début, Richard Gallagher n’arrive pas à poser de diagnostic: la prêtresse a, par exemple, deviné que la mère du médecin était morte d’un cancer des ovaires. Il finit par accorder à la jeune femme une «capacité paranormale».

Aider la personne en souffrance avant tout

Depuis, le psychiatre aide le clergé à distinguer les maladies mentales –la majorité des cas– du travail du diable. «C’est un rôle peu habituel pour un médecin académique, mais je ne vois pas ces deux aspects de ma carrière comme un conflit, explique-t-il. Les mêmes habitudes qui font ce que je suis en tant que professeur et psychiatre, ouverture d’esprit, respect des preuves et compassion pour les gens qui souffrent, m’ont permis de discerner les attaques que je considère comme venant d’esprits maléfiques et, de façon toute aussi critique, de différencier ces événements extrêmement rares de conditions médicales.»

Il arrive que certains prêtres voient l’empreinte du mal partout, et Richard Gallagher estime que son rôle est important puisqu’il permet de diagnostiquer des personnes qui sont en réalité malades. «Des fondamentalistes prescrivent des “traitements” absurdes ou mêmes dangereux comme le fait de frapper les victimes, c’est déjà arrivé, surtout dans les pays en développement. C’est peut-être pourquoi l’exorcisme a une mauvaise réputation dans certains foyers. Les gens avec des problèmes psychologiques doivent recevoir un traitement psychologique.»

Qu’on croit ou non aux esprits, la présence de psychiatre dans le domaine de l’exorcisme est donc en excellente nouvelle et ne peut qu’aider à prendre en charge des patients qui souffrent. Attention toutefois, les autorités médicales britanniques ont licencié un médecin qui avait conseillé, en 2014, à une patiente de se faire exorciser. La justice a toutefois estimé il y a quelques semaines que sa recommandation était «appropriée et pleine d'empathie».

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