Boire & manger

Ce que j’ai appris sur vous en buvant du whisky pour Slate

La Soif du malt souffle ses trois bougies cette semaine. Trois ans à siffler joyeusement les bouteilles avec vous chaque jeudi. On continue?

<a href="https://www.flickr.com/photos/zenat_el3ain/3621625591/in/photolist-6w2M7x-8y3oXe-8Wrqoa-2WU2iH-5H33Rd-7cD9Fm-7qAtRY-4zLt8Y-fq7hPc-6BDLpW-ayKgcv-64HqfC-9UwrCf-6zqngZ-76nuFc-ayMVFG-4RyPa4-5Lnmkc-6xxjaf-4nVSq-qYwbds-fK5yCb-fK5yoQ-5m5bop-E6eM2-qYwBKu-qYvfHQ-8WrqHe-rfZ47f-6FyJ9m-6GLN5a-6FuBiz-E6eLy-6GQQah-4nSr6-8WuuM1-rdKThC-4nW7k-4nVM9-8WrrMD-4nW3r-8WrqtM-rfX2ii-8WuuHG-8zuErr-8WrqE6-qYvqV3-53RLjq-rfXo6a-8WuvQo">Quand cette rubrique s’est lancée, le 30 juin 2013, j’étais loin d’imaginer qu’on viderait autant de bouteilles ensemble</a> | A♥ via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/">License by</a>
Quand cette rubrique s’est lancée, le 30 juin 2013, j’étais loin d’imaginer qu’on viderait autant de bouteilles ensemble | A♥ via Flickr CC License by

Temps de lecture: 3 minutes

Cela fait trois ans tout ronds que, chaque jeudi, nous trinquons ensemble en levant un verre, de whisky le plus souvent. J’espère que vous avez prévu le gâteau et les bougies –j’ai apporté la gnôle, comme d’habitude. Putain, trois ans! Mais laissez-moi vous faire un aveu: quand cette rubrique s’est lancée, le 30 juin 2013, j’étais loin d’imaginer qu’on viderait autant de bouteilles ensemble (enfin… surtout moi).

Preuve que les deux objectifs de départ ont touché juste: petit a) desserrer un peu le nœud de cravate de l’univers du whisky, avec ses codes conservateurs et ses injonctions intimidantes; petit b) vous inviter à découvrir ce que vous pourriez apprécier sans jamais vous dire ce que vous devriez aimer.

Trois ans plus tard, vous avez fait de ce rendez-vous hebdomadaire un bar de quartier très couru sur internet. Et, entre nous, je ne suis toujours pas certaine de bien savoir pourquoi vous êtes aussi nombreux derrière le comptoir l’écran. Mais j’ai quand même appris deux ou trois choses sur vous.

1.Vous cherchez souvent le mode d’emploi

Dans le Top 10 des articles les plus lus, la moitié sont des tutoriaux déroulés sur un ton léger: les trucs à savoir pour frimer en se servant un whisky (56.000 lecteurs et des brouettes, le record), ce que l’on peut ajouter dans son whisky sans risquer le goudron et les plumes (près de 40.000 visites), comment choisir son verre (plus de 30.000), comment sauver un whisky pourri ou les trucs pratiques qui changent la vie des amateurs de malt (environ 20.000). Ou répondent à une question précise: pourquoi le whisky français sera bientôt le meilleur au monded’où vient le goût fumé du whisky tourbéqu’est-ce qui différencie une vodka à 15 euros d’une autre à 35 euros? Oui, vous avez plébiscité un papier sur la vodka dans une rubrique essentiellement dédiée à l’amour du whisky, mais tout se paie un jour…

Et, en même temps, vous êtes suffisamment nombreux à aimer varier les registres pour que cette rubrique puisse continuer à raconter n’importe quoi –à multiplier les approches, veux-je dire.

2.Vous partagez parfois plus que vous ne lisez

Parmi les dix papiers les plus partagés, quatre seulement figurent parmi les plus lus: le whisky français (record de partages), le gin-tonic devrait être remboursé par la Sécu, les trucs pratiques qui changent la vie des dingues de malt et les mystères de Jack Daniel’s (3e plus lu, 4e plus relayé, le Jack rend cohérent... et dire que personne ne s’en était aperçu!). La corrélation entre la reprise sur les réseaux sociaux et le nombre des lecteurs est donc moins systématique qu’on pourrait le penser.

Vous avez fait de ce rendez-vous hebdomadaire un bar de quartier très couru sur internet. Et, entre nous, je ne suis toujours pas certaine de bien savoir pourquoi vous êtes aussi nombreux derrière le comptoir l’écran

Pour enfoncer le bouchon, les deux articles les plus lus se perdent dans les limbes en matière de partage. On me chuchote que les algorithmes de Google et de Facebook en sont plus responsables que vous. Mais, dans le doute, pleeeaaase, faites tourner!

3.Vous avez parfois le whisky un peu honteux

Curieusement, c’est sur Twitter, et non pas sur Slate au cul des papiers, que vous me faites suivre vos commentaires, critiques, encouragements. Et vos questions. Nombreuses. Très nombreuses. Vraiment très. Que vous me postez vos photos d’achats. Vos demandes de conseils. Vos requêtes ou suggestions d’articles (merci, merci). Mais curieusement (bis), ils arrivent bien souvent en messages privés. À croire que vous avez un peu honte de vous lâcher en public –ou de boire autant de whisky.

À l’inverse, j’ai recensé quatre lecteurs/trices qui se jettent sur cette rubrique (dont une, en Bretagne, qui la live-tweete gonflée au gaz hilarant <3)… mais m’ont avoué détester le whisky. Si vous êtes plus nombreux dans ce cas, de grâce, faites-vous connaître: votre masochisme abnégation me fascine, je ne demande qu’à creuser.

4.Vous êtes un peu comme les chats (contrariants, quoi)

Comme ces matous qui miaulent derrière la porte mais refusent de passer le seuil quand on l’ouvre, vous avez relativement snobé l’article que vous avez été les plus nombreux à me réclamer: comment se constituer un bar à whisky. D’accord, je vous ai traités de puceaux dans le titre, et je n’aurais pas dû. Mais comprenez qu’après trois ans à partager mes flacons j’aie parfois l’impression que nous avons gardé les angus ensemble.

En réalité, vous êtes imprévisibles, souvent là où je ne vous attends pas. Capable de vous emballer pour un papier qui aurait pourtant dû récolter trois clics sur un malentendu: le calvados que le monde entier nous envie, le carottage d’une luxueuse bouteille au fond d’une épicerie ou les verres à cognac –deux sujets ringards et un fait div’. Et de bouder en fronçant le museau un article consacré au whisky japonais, appeau à buzz universel. Déroutantes créatures, vous me signalez le moindre de vos coûteux achats liquides (et vous avez souvent la main lourde en cassant votre cochon-tirelire)… tout en quémandant des conseils pour amateurs fauchés. C’est sans doute pour cela, au fond, que nos apéros du jeudi se prolongent.

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