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L'expérience de la guerre rend les gens plus coopératifs et altruistes

Près de vingt études sur des populations touchées par la guerre révèlent les effets positifs des conflits.

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Les villageois affectés par la guerre avaient plus tendance à choisir la coopération que l’individualisme | r2hox via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Washington Post

Dans un article pour la revue Journal of Economic Perspectives, une équipe d’économistes et de psychologues a analysé dix-neuf études menées sur des populations ayant survécu à la guerre. Et leur conclusion surpenante est que les conflits ont des effets positifs sur les personnes affectées, rapporte le Washington Post.

Après la guerre civile qui a commencé en 1991 au Sierra Leone, le gouvernement a conduit des entretiens avec la population, et il s’est avéré que, comparé à leurs voisins, les personnes les plus exposées à la violence étaient plus actives au sein de leur communauté, avaient plus tendance à voter et faisaient plus confiance aux autres.

Les autres études analysées par l’équipe de chercheurs de Harvard et l’University of Chicago –sur des populations affectées par des conflits au Népal, en Ouganda, en Israël, en Géorgie et au Burundi– ont montré des effets similaires. «Les données rejettent fortement l’opinion commune selon laquelle les communautés et les gens exposés à la guerre seront inévitablement privés de capital social, d’action collective et de confiance», résument les auteurs.

Partage

Au Sierra Leone, les chercheurs ont proposé un jeu de partage aux personnes interviewées et celles qui avaient le plus été exposées au conflit avaient plus tendance à partager leur argent que les autres. Dans le cadre d’un jeu similaire au Népal, les villageois affectés par la guerre avaient plus tendance à choisir la coopération que l’individualisme, même lorsqu’ils auraient gagné plus d’argent en choisissant de refuser la coopération.

Ceci dit, les auteurs du papier précisent un point important: les études montrent que les gens touchés par la violence sont plus altruistes envers les membres de leur village, mais pas nécessairement envers les inconnus. Les chercheurs, dont un psychologue évolutionniste, expliquent que ce trait est probablement lié à des prédispositions héritées de nos ancêtres. Le fait d’être plus coopératif en temps de conflit est un comportement qui a probablement aidé nos ancêtres à triompher contre leurs rivaux.

Ce renforcement de la cohésion au sein d’un groupe peut donc aussi avoir pour conséquence de renforcer les divisions au sein d’un pays. En effet, comme l’expliquent les auteurs, cette plus grande cohésion sociale ne promeut pas nécessairement la paix à l’échelle de la nation.

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