Sciences / Égalités

Non, on ne sait pas pourquoi les règles peuvent être si douloureuses

La protéine C réactive augmente parce que les femmes sont en souffrance, pas l'inverse

<a href="https://www.flickr.com/photos/euthman/7116632365/in/photolist-xtBh-bQSAS2-bQSASB-8gBKDT-ea2aQA-uSWouQ">Endometriosis of the Fallopian Tube (Luminal Pattern)</a> | Ed Uthman via Flickr CC <a href="cr%C3%A9dit%20photo">License by</a>
Endometriosis of the Fallopian Tube (Luminal Pattern) | Ed Uthman via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Journal of Women's Health, Sciences et Avenir

Contrairement à ce que nous annoncions il y a quelques jours, une étude ne vient pas de découvrir la «cause», «l'origine» et encore moins le «déclencheur» des souffrances pré-menstruelles, ni même menstruelles. Une confusion classique entre corrélation et causalité que nous n'avons pas été les seuls à faire– sans que cela ne nous en dédouane.   

Ce que l'étude publiée le 2 mai sur le site du Journal of Women's Health observe, c'est la présence d'un processus inflammatoire durant la période pré-menstruelle –une semaine environ avant la survenue des règles– caractérisé par une augmentation du taux de protéine C réactive. De fait, la protéine C réactive (CRP) est un marqueur connu d'inflammation. Comme son nom l'indique, un marqueur biologique (ou biomarqueur) signale un événement pathologique quelconque, il n'en est pas la cause, mais la conséquence– ou le symptôme, si vous voulez. De la même manière, si la CRP est connue pour indiquer un risque accru d'accident cardiaque, elle ne «favorise» en rien les infarctus, comme nous l'écrivions là encore à tort.

Un processus inflammatoire

«La protéine C réactive, synthétisée par le foie, est un marqueur des douleurs de manière générale» explique à Sciences et Avenir le Dr. Bertrand de Rochambeau, vice-président du Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France (SYNGOF). «Si l'on veut montrer la cause, il faut donc ne pas tenir compte de ce marqueur et chercher ailleurs», précise le médecin.

Reste que l'étude du Journal of Women's Health est des plus importantes pour les nombreuses femmes –jusqu'à 95% de la population féminine réglée– ayant à subir tous les mois un syndrome pré-menstruel (PMS), vu qu'elle confirme combien le phénomène relève d'un processus inflammatoire et donc que bon nombre de médecins ont raison de prescrire des anti-inflammatoires à leurs patientes en souffrance.

De même, ce travail laisse entendre que le PMS pourrait être lié à d'autres pathologies inflammatoires. Comme le précise Elizabeth Bertone-Johnson, épidémiologiste et biostatisticienne de l'Université du Massachusetts, dans un éditorial du Journal of Women's Health certains travaux ont déjà suggéré une association possible entre ces symptômes prémenstruels et un risque accru d'hypertension. Les bénéfices des anti-inflammatoires pourraient donc être doubles: soulager le PMS et diminuer le risque d'autres maladies chroniques, comme le diabète de type 2 ou l'insuffisance coronarienne.  

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