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Certains Britanniques ont voté «Leave» et le regrettent déjà

Les témoignages de pro-Leave déçus s'enchaînent et se ressemblent.

Tweet issu d'un compte d'un partisan du Leave.
Tweet issu d'un compte d'un partisan du Leave.

Temps de lecture: 3 minutes - Repéré sur The Huffington Post, ITV

Mise à jour du 27 juin: Plus d'un million de Britanniques ont signé une pétition pour organiser à nouveau un référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Nous avons également ajouté les commentaires d'un ancien rédacteur en chef du Sun. 

Surréaliste. Quelques heures à peine après le résultat fatidique d’un référendum historique, certains électeurs victorieux du Leave ont eu des réactions pour le moins étranges. Un peu partout sur internet et dans les médias, ils ont exprimé leur regret vis-à-vis de leur choix.


«Le sourire des votants à l’aéroport de Manchester disparaît quand ils apprennent les événements du matin. Le choc. Certaines personnes demandent: “Est-ce qu’on peut voter à nouveau?”»

«Entendu au pub: Une vieille femme qui dit “J’ai voté Leave car je pensais qu’on allait rester. Maintenant je le regrette.” Sérieusement??!!»


«J’ai voté pour qu’on sorte… Est-ce que je le regrette? Un petit peu! Mais j’en veux à la campagne du Leave et du Remain. C’était juste ridicule!!!»


«J’ai voté Leave pour aider notre économie. Cependant, la livre a plongé et je regrette immédiatement ma décision. En plus Farage est un connard de menteur!»


«J’ai voté pour le Leave mais vu tous les gens qui agissent comme si c’était l’équivalent de l’apocalypse me font un peu regretter.»

À la télévision, d’autres ont également montré le même genre de culpabilité et d’incompréhension face à leur propre choix. Sur la BBC, un certain Adam a avoué être choqué.

«Je suis choqué que nous ayons voté Leave. Je ne pensais pas que cela allait arriver. Je ne pensais que mon vote allait être aussi important parce que je pensais qu’on allait juste rester. La démission de David Cameron, ça m’a surpris. La période d’incertitude que l’on va avoir dans les mois qui viennent, je pense que ça a été amplifié maintenant.»

Même chose sur ITV: une femme du nom de Mandy, interviewée à l’aéroport de Manchester, a avoué qu’elle n’a pris conscience de la réalité que ce matin et qu’elle regrette d’avoir voté Leave.

«Je suis très déçue par le résultat même si j’ai voté pour que l’on parte. Ce matin je me suis réveillée et la réalité m’a frappé le visage. Si je pouvais voter à nouveau, je voterais pour que l’on reste.»

Le 27 juin, un ancien rédacteur en chef du Sun, journal pro-Leave, expliquait à son tour regretter son choix dans les colonnes du Evening Standard: «Quand j'ai mis une croix sur le Leave j'ai senti pour la première fois dans ma vie que mon vote comptait. J'avais du pouvoir. Quatre jours après je ne me sens plus pareil. J'ai les remords de l'acheteur. La sensation qu'il faut faire attention à ce que vous voulez. Pour être honnête j'ai peur de ce qui pourrait arriver.»

Bien sûr, ce ne sont là que quelques témoignages parmi les 17,4 millions de voix qui ont donné la victoire au Brexit ce vendredi 24 juin. Mais un récent sondage, relayé par The Independent, explique que 1,1 million de Britanniques regrettent leur choix en faveur du Leave (contre 696.000 en faveur du Remain). Tout cela témoigne du climat d'incertitude entourant ce vote inédit comme le montre le pic de recherche après le vote autour de la question: «Que se passe-t-il si on quitte l’UE». 

Contrairement à ce qu'avais promis les pro-Leave aux Britanniques, de mauvais signaux sont déjà envoyés concernant l'économie. Et notamment la chute du cours de la livre. Un journaliste de la BBC a affirmé que la banque américaine Morgan Stanley aurait déjà décidé de quitter le Royaume-Uni après le vote du Brexit. L'établissement a démenti, mais le climat d'incertitude demeure. De leur côté, HSBC et Goldman Sachs, qui menaçaient de déplacer des emplois avant le vote si le Leave gagnait, n'ont pas réitéré leurs menaces depuis.

Quant à Nigel Farage, le leader eurosceptique d'Ukip, il a commencé à revenir sur une promesse faite pendant la campagne au sujet de service de santé. Si on ajoute à cela, les déclarations de la Première ministre écossaise qui déclare que l’option d’un second référendum d’indépendance «est sur la table», il y a de quoi impressionner quelques électeurs surpris ce vendredi du séisme politique qu'ils ont provoqué.

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