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Une majorité d'articles sont partagés sur les réseaux sociaux sans même être lus

«Les gens se forment une opinion basée sur un résumé, ou un résumé de résumés».

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Un bouton de partage sur un clavier | GotCredit via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Washington Post

Ils sont 46.000 à n’avoir rien vu venir… C’était le 4 juin 2016. Le site satirique mais non moins sérieux The Science Post publiait un article au titre plus qu’engageant: «Étude: 70% des utilisateurs de Facebook lisent seulement le titre des papiers scientifiques avant de les commenter».  

46.000 personnes ont partagé ce papier qui n’en était pas un, rapporte The Washington Post. À l’intérieur: du faux-texte, du «lorem ipsum» comme on dit dans le jargon de l’imprimerie. À l’initiative de ce canular, un journaliste de la rédaction, exténué de voir défiler sur son écran d’ordinateur des dizaines et des dizaines de fausses études naïvement partagées.

Ce phénomène tend à se généraliser, et il serait même en train de supplanter celui du «piège à clics». Les gens sont plus enclins à partager un article qu’à le lire, résume dans le Washington Post Arnaud Legout, co-auteur d’une nouvelle étude menée par l’université de Colombia et l’Institut National Français, selon laquelle on ne lit pas 59% des liens que l'on poste sur Twitter.

«C’est typique de la consommation d’information moderne, analyse-t-il. Les gens se forment une opinion basée sur un résumé, ou un résumé de résumés, sans aucun effort d'approfondissement.»

Durant un mois à l’été 2015, ces chercheurs ont analysé une série de tweets contenant un lien court vers cinq sources d’information. Il en est ressorti que les contenus les plus viraux ne sont pas forcément les plus lus. Les utilisateurs ne prennent même plus le temps de cliquer. La culture quasi industrielle du canular et la BuzzFeedification des médias expliquent en grande partie cette tendance au partage sans lecture, selon Le Washington Post. Le journal n’hésite d’ailleurs à afficher son pessimisme devant une telle étude. Ce type de comportement reflèterait «le cloaque souvent démoralisant qu’est la culture internet».

Cette étude fait état d'autres observations éclairantes. Les partages se font généralement entre utilisateurs de Twitter, et rarement via le lien proposé par le média. Par ailleurs, distinction intéressante, viralité n’est pas synonyme d’instantanéité. La durée de vie-ralité d’un lien est de plusieurs jours.

Bref, merci aux 40% du public ayant partagé cet article de l'avoir lu.

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