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Euro 2016: la première place fait le bonheur de la France... mais pas totalement de l'Italie

Le tableau à venir de la phase à élimination directe ne convient pas à tout le monde.

Le défenseur italien Andrea Barzagli et le milieu de terrain français Blaise Matuidi lors du dernier duel entre les deux sélections, le 14 novembre 2012 à Parme. OLIVIER MORIN / AFP.
Le défenseur italien Andrea Barzagli et le milieu de terrain français Blaise Matuidi lors du dernier duel entre les deux sélections, le 14 novembre 2012 à Parme. OLIVIER MORIN / AFP.

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On connaît désormais deux des premiers de groupes de cet Euro 2016, après les derniers matchs du groupe A entre la France et la Suisse à Villeneuve d'Ascq (0-0) et l'Albanie et la Roumanie à Décines-Charpieu (1-0), dimanche 19 juin. Avec sept points en trois matchs, les Bleus terminent premiers et disputeront leur huitième de finale le dimanche 26 juin à 15h à Décines-Charpieu. L'autre premier de poule déjà connu est l'Italie qui, avec deux succès en deux matchs dans le groupe E, est d'ores et déjà assuré, avant même de rencontrer l'Irlande, de jouer son huitième de finale à Saint-Denis le 27 juin.

Les destins des deux équipes éclairent déjà, à leur façon, les inégalités de traitement inhérentes à la formule très complexe de cet Euro, avec 24 participants et donc la nécessité de qualifier quatre des six troisièmes de groupe. En effet, le tableau prédéterminé assurait déjà en cas de première place à la France, avant même le début de la compétition, de rencontrer un meilleur troisième en huitième de finale (ce sera l'un de ceux des groupes C, D ou E, la première hypothèse étant la plus probable). À l'inverse, les premiers des groupes E (celui de l'Italie) et F (celui du Portugal) sont les seuls assurés de devoir passer par un duel contre un deuxième de poule.

Mieux (ou pire): en quarts de finale, en cas de qualification, les Bleus rencontreront le vainqueur d'un duel entre deux deuxièmes de groupe, ceux des poules B et F. Ce qui n'est pas le cas de l'Italie, qui pourrait en passer par un quart de finale contre le premier du groupe C, probablement l'Allemagne.

Du coup, avant le succès tardif de la Squadra Azzura contre la Suède vendredi (1-0), la presse transalpine s'interrogeait déjà sur l'opportunité de viser la première place, même si le sélectionneur italien Antonio Conte avait prévenu que son équipe n'allait certainement pas calculer et estimé que «gagner vous aide à gagner». C'était le cas, par exemple, du Corriere della Sera, sous le titre «Euro 2016, le paradoxe italien: et s'il valait mieux terminer deuxième?»:

«En terminant premier, nous rencontrions en huitièmes à Saint-Denis le 27 juin le deuxième du groupe D qui, à quasi coup sûr, sera le perdant d'Espagne-Croatie. Un duel pas exactement simplissime. Et en plus, ce tableau pourrait devenir un chemin de croix car, en quarts, nous pourrions retrouver l'Allemagne championne du monde.»

Le son de cloche était le même du côté de la Gazzetta dello Sport qui, avertissant ces lecteurs du côté paradoxal de son article («Bien agiter avant de lire, interdit à ceux qui sont allergiques aux provocations»), se demandait si une première place ne risquait pas d'amener l'Italie «du mauvais côté du tableau». Ou encore de La Repubblica, qui rappelait par exemple qu'en réussissant l'exploit de battre l'Argentine chez elle (1-0) en phase de poules de la Coupe du monde 1978, l'Italie s'était réservée un tableau plus difficile qui l'avait vue affronter lors du second tour de poules les champions du monde allemands et surtout une très belle équipe néerlandaise, qui l'avait éliminée grâce à deux missiles de Brandts et Haan. Les Français sont d'ailleurs bien placés pour le savoir aussi, eux qui avaient réalisé lors de la Coupe du monde 1982 un premier tour très poussif... qui les avait envoyés au second tour dans une poule avec l'Autriche et l'Irlande du Nord, là où l'Angleterre, qui l'avait battue, affrontait la RFA et l'Espagne.

Mais la Repubblica en profite aussi, toujours à partir du souvenir de 1978, pour rappeler que ces petits calculs sont finalement peu de choses par rapport aux beaux souvenirs que laissent les victoires:

«Personne n'a jamais eu de scrupules face aux parades félines de Zoff face à Kempes et Passarella, et surtout face au fantastique jeu en triangle Antognoni-Bettega-Rossi [qui avait amené le seul but du match, ndlr]. C'était magnifique.»

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