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Les aisselles, ce détail photoshoppé qui en dit long sur l’image de la femme

En couverture du numéro de juin-juillet 2016 de Maxim India, l’actrice Priyanka Chopra. Et ses chimériques aisselles sans défaut –merci Photoshop!

Devinez où sont les aisselles non retouchées? À gauche, lorsque Priyanka Chopra prend un selfie avec Robbie Myers, rédactrice en chef du magazine Elle, le 20 janvier 2016, à Hollywood (Alberto E. Rodriguez/Getty Images)? Ou à droite, en couverture de Maxim India (<a href="%20https://twitter.com/MaximIndia/status/743692210969812992%20"> Capture d’écran Twitter</a>)?
Devinez où sont les aisselles non retouchées? À gauche, lorsque Priyanka Chopra prend un selfie avec Robbie Myers, rédactrice en chef du magazine Elle, le 20 janvier 2016, à Hollywood (Alberto E. Rodriguez/Getty Images)? Ou à droite, en couverture de Maxim India ( Capture d’écran Twitter)?

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Buzzfeed India, Attn

Que les magazines féminins et les marques renvoient une image de la femme idéale très loin de la réalité, vous en aviez déjà conscience. Mais certaines petites retouches Photoshop sont tellement courantes qu’on finit par les intégrer et les prendre pour la réalité. C’est ce contre quoi s’est insurgée la journaliste de Buzzfeed India Srishti Dixit dans un article se focalisant sur les aisselles de l’actrice Priyanka Chopra en une de Maxim India:

«Cette une me donne envie de croire que les aisselles de Chopra sont aussi lisses que des fesses de bébé et je ne peux pas vivre avec ce mensonge. [Elles sont] l’antithèse de véritables aisselles, celles avec des plis naturels, une magnifique pigmentation et de beaux et irritants vestiges de poils.»

Elle n’est pas la seule à le faire remarquer, comme le souligne Metro.co.uk:

Il est LITTÉRALEMENT ET PHYSIQUEMENT IMPOSSIBLE d’avoir de telles aisselles

Srishti Dixit, dans Buzzfeed India

«Les aisselles de Priyanka Chopra sur la couverture de Maxim sont tellement irréalistes.»

Ce ne sont que des aisselles, direz-vous. Ce à quoi Srishti Dixit répond que «nombreux sont les gens qui veulent ressembler aux actrices en couverture des magazines. Et [qu’]il est LITTÉRALEMENT ET PHYSIQUEMENT IMPOSSIBLE d’avoir de telles aisselles. Donc de nombreuses jeunes filles vont voir ces aisselles-là et grandir en détestant les leurs».

«Croire que je me rasais/épilais mal les aisselles»

Et elle ne s’est pas trompée, relève Attn, prenant pour exemple des commentaires sur Facebook:

«J’ai passé la majorité de mon adolescence à croire que je me rasais/épilais mal les aisselles parce qu’elles avaient plus de plis et étaient plus noires que sur les magazines. […] Je n’ai jamais vu une aisselle parfaite excepté sur les images photoshoppées.»

Nous en citerons deux autres (parmi les 469 suscités par l’article) pour montrer à quel point ce problème, que beaucoup relativisent, altère l’image que les jeunes filles et femmes peuvent avoir de leur corps:

«Je hais mes aisselles. Ce sont littéralement mon plus gros problème d’image. […] Si je porte un débardeur, je ne lève pas les bras. Mes dessous de bras sont noirs et j’ai l’impression que cette noirceur peut être prise pour des poils. C’est dingue ce que des aisselles peuvent faire à l’image de la femme.»

 

«J’ai grandi en étant gênée par mes aisselles et leur pigmentation et en pensant que j’étais de la mauvaise herbe et que je devais les cacher du reste du monde pour cette raison. Les magazines, les pubs pour rasoir et déodorant… Ce ne sont pas de vraies aisselles!»

Slate.fr en parlait déjà en 2011: les marques vous bombardent d’images d’aisselles glabres et sans défauts, ce qui revient à vous dire que vos aisselles sont moches. Et le discours prend, comme le souligne Attn, rappelant un sondage de la même année mené par Unilever, selon lequel 93% des femmes trouvaient leurs aisselles laides. Preuve qu’une petite retouche Photoshop peut faire de grands dégâts.

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