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De Stonewall au Pulse, l’histoire du mouvement gay s’écrit dans les bars

Au Pulse, à Orlando, c’était tous les soirs «latino gay night». Mais en remontant le fil du temps, on découvre un club hétéroclite et un symbole de diversité. Quarante-sept ans après le Stonewall Inn, où est né le mouvement gay, cette discothèque entre à son tour dans l’histoire. Qui est devenue tragique.

Montage réalisé par Slate.fr de photos et de flyers postés sur la <a href="https://www.facebook.com/92017720030/photos/?tab=album&amp;album_id=433881920030">page Facebook du Pulse</a>
Montage réalisé par Slate.fr de photos et de flyers postés sur la page Facebook du Pulse

Temps de lecture: 12 minutes

Le samedi 11 juin, la soirée du Pulse, un club gay situé au numéro 1912 de l’avenue South Orange à Orlando, en Floride, était intitulée «Latin Night». Pourtant, en retraçant l’histoire de cette discothèque, devenue en une nuit le plus célèbre club gay au monde, force est de constater que c’était «Latin Night» chaque soir. On peut même dire que toutes les nuits du Pulse étaient gays et latinos.

Ceux qui sont sortis ce samedi soir dans ce club d’Orlando pour faire la fête, avant d’y être lâchement assassinés, s’appelaient Juan Ramon, Luis, Amanda, Alejandro, Mercedes, Javier, Enrique, Miguel… Ils étaient portoricains ou d’origine dominicaine, guatémaltèque, colombienne, mexicaine, cubaine ou «seulement» américains. Certains étaient gays, certaines lesbiennes, d’autres bisexuels, transsexuels et plusieurs étaient aussi «straight» (hétérosexuels). Les quarante-neuf personnes qui y ont été assassinées dans la nuit du dimanche 12 juin représentent une incroyable diversité, celle de la communauté gay de Floride et, au-delà, d’un monde gay pluriel et plus hétéroclite qu’on ne l’imagine.

L’une des victimes, Edward Sotomayor, un portoricain, venait, selon le New York Times, de lancer une croisière pour les gays vers Cuba. Parmi les morts et les cinquante-trois blessés, certains appartenaient à la scène queer underground de Floride; d’autres, au contraire, à ses symboles les plus mainstream: Luis, 22 ans, travaillait au parc d’Universal d’Orlando sur l’attraction Harry Potter (l’écrivaine J. K. Rowling lui a rendu hommage sur son compte Twitter).

C’était tout cela le Pulse –et bien davantage. Un lieu où toute une communauté majoritairement homo et latino certes, hétéroclite donc, moins lesbienne que gay sans doute, et moins noire que latino, mais joyeuse et fêtarde, militante aussi, se retrouvait. Pour oublier l’homophobie, l’immigration illégale et Donald Trump, il suffisait d’être prêt à s’amuser. Récemment, une annonce du Pulse invitait d’ailleurs à la fête avec cet énigmatique post: «Who’s ready?».

Un club hétéroclite et «burlesque»

Le Pulse a été inauguré le 2 juillet 2004: sur sa page Facebook, l’annonce de la soirée du douzième anniversaire demeure, prévue pour le 5 juillet 2016. Les fondateurs du club, Barbara Poma et Ron Legler, ont choisi ce nom qui évoque les battements du cœur, ses pulsations, son pouls, en hommage à John, le frère de Barbara, un enthousiaste plein d’énergie jusqu’à sa mort des suites du sida, en 1991. Avant d’être un club gay latino, ce local banal, modeste et biscornu, situé sur un parking sans histoire, composé de plusieurs bâtiments mal reliés entre eux, avait été le siège d’un quotidien dans les années 1930 (le Sarasota Herald), d’une pizzeria dans les années 1980 et d’un lieu de concert live dans les années 1990.

Lorsque ses nouveaux propriétaires reprennent le fonds de commerce, ils veulent en faire un «lieu gay pas comme les autres». Leur public cible, c’est, dès le départ, la communauté hispanique LGBT d’Orlando. Les images du Pulse, lorsqu’on remonte sa timeline sur Facebook, semblent désormais un peu cheap: des fontaines d’eau artificielles; des lumières clignotantes; des pistes de danse bricolées; un lieu moins spacieux qu’on ne l’avait d’abord imaginé. Lorsqu’on visite aujourd’hui le Stonewall Inn, le bar où est né la liberté gay en juin 1969, on est également surpris par l’exiguïté d’un lieu dont l’importance historique est inversement proportionnelle à sa taille.

Dans les salles étroites du Pulse, trois DJs proposent généralement différents types de musique sur au moins trois petites pistes de danse différentes, dont un patio extérieur protégé par une palissade. Les musiques se chevauchent parfois d’une salle à l’autre. Quatre bars aux atmosphères variées existent aussi. Un spectacle de drag-queens, comme souvent dans les grandes discothèques gays, se déroule en début de soirée, comme ce samedi 11 juin, un peu avant que ne débute la tuerie vers 2 heures du matin.

Le Pulse est un rainbow flag à lui seul, une manière de réunir toutes les minorités hispaniques autour d’une seule adresse

À chaque jour de la semaine sa soirée. Toutes se ressemblent étrangement. Le lundi, c’est «Noche Latina»; le mardi c’est «Twisted Tuesday» (une soirée «vrillée» avec karaoké); le mercredi «College Night» ou «Dorm Night» (la soirée étudiante); le jeudi, c’est «Tease Thursdays» et le dimanche «Secret Sundays». Reste le week-end, où les soirées sont dédiées aux latinos et latinas qui aiment un peu de «Latin flavor» – comme chaque nuit. Au Pulse, c’est «time to party» chaque soir. Et quand on remonte le temps, on découvre les mêmes soirées, les mêmes flyers, les mêmes «guests stars» à plusieurs années de distance.

Les milliers de photos et de vidéos qui ont été postées sur le site du Pulse au fil du temps (celui-ci est actuellement indisponible, mais les archives du web l’ont déjà conservé pour l’histoire), ceux qui débordent des réseaux sociaux, notamment sur les comptes Facebook, Instagram et Twitter du Pulse nous racontent aujourd'hui son histoire. Une histoire drôle, extravagante, militante et même «burlesque» –pour reprendre un mot qui figure à plusieurs reprises dans les messages officiels du Pulse.

À chaque communauté sa fête et son drapeau

Le samedi 11 juin, le Pulse était gratuit avant 23 heures pour les clients «de plus de 21 ans». Cette précision surprendra quiconque sait que les bars gays, en Europe, ont tendance au contraire à inciter les jeunes de 18 à 21 ans à les fréquenter. En fait, comme partout aux États-Unis, si l’accès aux clubs et aux bars est parfois autorisé aux moins de 21 ans, ceux-ci ne peuvent y consommer d’alcool. Grâce à des bracelets de couleur, ou d’autres moyens d’authentification, seuls les clients de plus de 21 ans sont autorisés à boire: ce sont eux qui font le chiffre d’affaire des bars, davantage que les plus jeunes condamnés aux jus de fruits. On les incite donc à venir.

Contre toute ségrégation, le Pulse veut pourtant accueillir tout le monde et, en ce mois de juin 2016, où les «gay parades» doivent se succéder, on souhaite à tous un «Happy Gay Days». Reste qu’à Orlando, comme souvent aux États-Unis, les gay prides ont lieu par nationalité d’origine. Tel jour, c’est la Puerto Rico Pride (prévue cette année le 25 juin), tel autre la Cubano Pride, la Dominican Pride ou la Orlando Black Pride, etc. Chacun défile sous son drapeau! Alors, au Pulse, à chaque parade sa soirée. Chaque jour de la semaine est une niche. Le Pulse est un rainbow flag à lui seul, une manière de réunir toutes les minorités hispaniques autour d’une seule adresse. Et tout y est tellement queer!

Les bartenders (dont le célèbre Bobby) et les gogo dancers sont «gorgeous» (splendides), nous prévient-on. On invite les clients à glisser des billets de 1 dollar dans les strings des drag queens qui font un spectacle. L’ambiance de la discothèque rappelle le monde gay à l’ancienne: celui des années 1970 plutôt que celui des années Obama. Mais le Pulse est pourtant un club des années 2010, grâce à son omniprésence sur les réseaux sociaux, où toute sa publicité et son marketing semblent être concentrés: grâce aux vidéos sur sa page Facebook, on peut pénétrer dans les soirées, circuler sur les pistes et même visiter les loges. Là, après le drag show, on observe les artistes se défouler. Ils chantent, plaisantent et tirent (étrangement) sur une chicha. Les gros mots fusent. On freudonne «Over the Rainbow» en imitant Judy Garland dans Le Magicien d’Oz –film culte s’il en est du monde gay.

Alors, dans ce lieu à l’écart de la foule, on se lâche vraiment: on fume (et pas seulement des cigarettes); on se met à parler comme une fille quand on est un homme, comme un garçon quand on est une femme. On a faim, n’est-il pas l’heure d’aller au Taco Bell ou au McDonald du coin? On rit aux éclats –car finalement on n’a plus faim…

Les images alors sont magiques, féériques, qui rappellent ces photos prises dans les clubs de la Bowery ou de Times Square par Nan Goldin pour ses diaporamas The Ballad of Sexual Dependency et All By Myself.

Le club n’est pas cool: il est hot

Dire que la musique du Pulse est bonne ou simplement originale serait excessif. Elle est mainstream et surtout latino. La deep house, la progressive ou l’électro ne font pas partie du répertoire discoïde du club, qui n’a rien d’alternatif. Le 11 juin, la piste principale offre un mélange de reggaeton, de bachata, de merengue et de salsa –c’est écrit sur le flyer. Par ce simple énoncé subtil, le Pulse tente d’attirer à lui, par un clin d’œil marketing à des musiques hispaniques connotées par niches et nationalités, à la fois les Portoricains, les Mexicains, les Dominicains et les Cubains. Le vendredi, c’est «Platinum Fridays»: la musique tourne au hip hop et au RnB –et bien sûr au reggaeton, le rap latino par excellence.

L’ambiance de la discothèque rappelle le monde gay à l’ancienne: celui des années 1970 plutôt que celui des années Obama

Les «directeurs artistiques» du Pulse proposent pour «line up» ses talents locaux et autres «homebase DJs» –l’autre spécialité du club. On verse dans le local, faute peut-être d’avoir les moyens d’inviter de grands noms de la scène gay de Floride. Se relaient ainsi sur la petite piste, sous des «mirror balls» (boules à facettes), des lasers verts et des projecteurs démodés aux lumières clignotantes un brin ringardes, des drag queens et des drag kings qui enchaînent en playback les tubes de Britney Spears, Beyoncé, Justin Bieber et surtout Ricky Martin.

Peut-on dire que, comme souvent dans les soirées gays, la musique ne compte pas au Pulse? C’est tout le contraire. Pour un jeune gay hispanique qui n’a pas encore fait son coming out, Ricky Martin est un exemple, un modèle. Il a beau connaître toutes ses chansons par cœur, il se sent mieux en l’écoutant encore, même si c’est pour la centième fois. L’homogénéité est peut-être une étape nécessaire au processus de socialisation des gays, qui ont été si longtemps isolés et solitaires.

Les innombrables vidéos du Pulse, postées sur Facebook, reflètent cette ambiance d’émancipation, sinon de libération gay. Elles montrent aussi l’atmosphère bon enfant à l’intérieur du club. C’est féérique et cheap à la fois, latino et américain, la fête longue et l’alcool court. Parfois, la petite foule dans le club se met à chanter à tue-tête en espagnol. L’anglais est généralement de mise; mais l’espagnol déborde tout à coup du cœur.

À d’autres moments, lors des traditionnels spectacles, on applaudit MrMs Adrien, Queen Cucu, Viral Superstar, DJ Flawless (qu’on imagine plus que parfait) et un travesti déguisé en lapin. On vient voir Jessica Wild, Lady Janet ou Mimi Marks en «hosts». Lisa montre ses seins gigantesques. On fait du ping-pong avec la bière et on appelle cela «Beer Pong». On est heureux. Et pour le «happy hour», le cocktail Long Island est à 2 dollars (ce qui est bon marché pour de la tequila).

Les soirées à thèmes («Themed Shows») sont innombrables, peut-être pour imiter les attractions des parcs à thèmes, Disney et Universal, qui attirent les touristes à Orlando. Lors des Tony Awards, on fête Broadway; lors d’un programme spécial sur Logo, la chaîne LGBT de MTV, on projette l’émission vedette ou le film-clé. Lorsque Lady Gaga est nommée femme de l’année, on lui dédie une soirée durant laquelle… seule la musique de Lady Gaga est jouée.

Les thèmes changent chaque soir: il y a «Jiggly Caliente» (où l’on se remue et se secoue), «Unwrapped Night» (l’inverse sans doute du grand déballage), la «Glow Party» (celle réservée à ceux qui ont bonne mine et sont de bonne humeur), «Milk» (comme partout dans le monde gay, en hommage à Harvey Milk) et, bien sûr, une incroyable nuit Halloween ou tout le monde vient over-déguisé.

Tout est «over» d’ailleurs au Pulse: les costumes, les maquillages, les drag queens –sauf les prix. Le 31 décembre, la soirée New Years Eve n’est qu’à 15 dollars «all night» –une chance pour les jeunes gays et lesbiennes qui n’ont pas le sou. Parfois, il y a un strip-tease (mais cela ne dépasse jamais le string). Et chaque année, un «contest», une sorte de concours de chant, version karaoké, très prisé. Pour paraphraser une formule célèbre de Salman Rushdie, le club «n’est pas cool: il est hot».

Un lieu communautaire

Hot! Mais aussi engagé. La fête, certes, la musique latino aussi, mais pas seulement. Dans l’histoire du Pulse, il est frappant de constater qu’un nombre important de soirées ont été dédiées à des opérations de «fundraising» (collecte de fonds) pour des causes humanitaires. Le sida arrive en tête (notamment à l’occasion du Aids Walk Orlando). La lutte contre le cancer est également centrale, notamment les soirées de dons pour le cancer du sein ou, par exemple le 12 mai 2016, une soirée de collecte d’argent pour une certaine Nancy Ross, gravement malade, et qui voulait voyager encore un peu en Amérique latine avant de mourir.

Le Pulse milite aussi pour les droits des immigrés et des personnes «undocumented», ces millions d’hispaniques qui vivent aux États-Unis sans papier. Le président de Human Rights Campaign, la principale association LGBT américaine, a expliqué que son organisation avait multiplié les fundraisings pour le mariage gay au Pulse, au bénéfice de son antenne locale (Equality Florida). Ce fait est confirmé par la timeline du club sur Facebook: le 26 juin 2015, on y voit une immense image de Human Rights Campaign avec le slogan «All 50 States». Ce jour-là, le mariage gay vient d’être légalisé et généralisé à l’ensemble des États-Unis par une décision historique de la Cour suprême. Le soir même, au Pulse, c’est «Platinum Fridays» et on fait la fête jusqu’au matin. Le logo du Pulse prend pour l’occasion les couleurs du rainbow flag.

Ce n’est pas un lieu chic mais une discothèque populaire bon marché, sinon bas de gamme, underground si l’on veut, loin du clubbing chic et cool de Miami Beach ou Fort Lauderdale

Pour des raisons politiques, tout autant que commerciales, le Pulse colle donc aux combats de la communauté LGBT de Floride. Des campagnes d’«outreach» et d’éducation sont menées pour sensibiliser les habitants d’Orlando sur la problématique gay. On offre aussi des préservatifs régulièrement et on mène campagne pour le «safer sex».

Le 25 mai 2016, soirée de deuil: «Miss Pulse» est morte. Le Pulse décide de lui rendre hommage: «Today we lost a friend but gained an angel», lit-on sur la page Facebook du club (soit «aujourd’hui nous avons perdu une amie mais nous avons désormais un ange»).

Une famille

Au demeurant, en consultant des centaines de messages publics du Pulse, on se rend peu à peu compte que ce club friendly n’est pas un lieu chic. C’est une discothèque populaire bon marché, sinon bas de gamme, underground si l’on veut, loin du clubbing chic et cool de Miami Beach ou Fort Lauderdale. Les prix sont raisonnables et en dessous du marché pour y accéder (10 dollars par exemple le samedi 4 juin avant 22h30, 15 dollars ensuite, 20 dollars à partir de minuit), comme pour y consommer. On sert de l’alcool dans des verres en plastique et, parfois, lors de soirées «All You Can Drink», l’alcool coule à flot pour une entrée à 10 dollars.

Les gérants du lieu tentent d’ailleurs, par tous les moyens, d’inciter les clients à sortir tôt dans le club tellement les hispaniques de Floride sont habitués à commencer leur soirée au milieu de la nuit. C’est peut-être pour eux que le concept de «Beat the Line» a été inventé: si on vient tôt, on paie moins cher et on ne fait pas la queue. Ça marche parfois, mais le club est rarement plein en semaine.

En fait, le Pulse est une famille. Non pas une famille biologique, dont on hérite, mais une famille d’adoption, que l’on s’est choisie. Chacun y est libre de vivre son propre mode de vie et de s’appeler par le nom qu’il souhaite (beaucoup sont connus sous pseudonyme). On l’a appris cette semaine: bien des jeunes qui fréquentaient ce club n’avaient pas dit à leurs parents qu’ils étaient homosexuels –et certains l’ont découvert tragiquement dimanche 13 juin en venant identifier la dépouille de leur fils ou de leur fille.

Le 27 avril 2016, bien conscient de la persistance de l’homophobie dans la communauté hispanique d’Orlando, le Pulse a d’ailleurs organisé une soirée destinée aux parents. «Nous adorons quand les parents sortent du placard pour soutenir leurs enfants. C’est un honneur de les rencontrer comme ce soir où ils étaient si nombreux dans nos locaux pour soutenir leurs fils et leurs filles», peut-on lire sur un post officiel du Pulse.

Une famille donc, comme l’ont été partout dans le monde des milliers de clubs et de bars gays pour tellement de jeunes gays en train d’assumer leur homosexualité. Une famille où l’on fête les anniversaires, comme celui de «Birthday Boy» récemment, et les fêtes nationales de son pays: par exemple le «Cinco de Mayo» chaque 5 mai, date non officielle de l’indépendance du Mexique. Cet exemple est significatif, car fêter «Cinco de Mayo» c’est être mexicain mais peut-être plus encore s’identifier comme Mexicain-Américain tant on sait que la fête est davantage commémorée aux États-Unis qu’au Mexique.

Et c’est peut-être cela le Pulse en définitive: une famille américaine, les États-Unis étant le point de ralliement, le symbole de l’«American dream» d’une communauté gay latino qui se cherche et tente de poursuivre ses rêves.

Le 4 juillet 2015 –et c’était aussi prévu cette année pour le 4 juillet 2016–, le Pulse organisait une grande soirée à l’occasion de la fête nationale américaine. Connue sous le nom d’«Independence Day», on commémore chaque année aux États-Unis la déclaration d’indépendance du 4 juillet 1776. Au Pulse, cette nuit-là, en 2015, les gays, les lesbiennes, les transgenres, les hétéros qui s’amusaient dans ce club décadent et burlesque, ont oublié pour un soir leur pays d’origine. Ils pouvaient bien être «undocumented» et sans papier; ils pouvaient bien être portoricains, dominicains, guatémaltèques, colombiens, mexicains ou cubains –le temps d’une fête, le temps d’une nuit, ils étaient tous devenus américains.

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