«Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit qu'a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé.» Le deuxième amendement de la Constitution des États-Unis doit hanter les nuits de Barack Obama. Encore plus après que la fusillade d'Orlando, survenue le 12 juin 2016, a coûté la vie à 50 personnes. C'est la tuerie de masse la plus meurtrière depuis le 11-Septembre. Le chef de l'État possède donc avec ses deux mandants le bilan le plus négatif de l'utilisation des armes à feu pour un président en exercice avec 287 morts répartis en 33 tueries.
En huit ans au pouvoir, George W. Bush a connu 28 épisodes de ce genre pour 175 victimes, légerement plus que Bill Clinton avec 29 fusillades et 157 victimes et loin devant son père George Bush qui avec 62 victimes et 8 tueries mais un seul mandat (quatre ans au lieu de huit) ferme le classement des trente dernières années.
Paradoxalement, Barack Obama a toujours œuvré pour une régulation accrue des armes à feu. Que ce soit au cours de ses campagnes présidentielles ou dans l'exercice de sa fonction de président, le sujet a constitué l'un de ses chevaux de bataille dans un pays où 88 personnes sur 100 étaient armées en 2012.
BREAKING: President Obama signs 23 executive orders immediately following proposals to curb gun violence
— Bloomberg (@business) 16 January 2013
Mais le combat d'Obama est perdu d'avance. En plus de toujours devoir affronter les Républicains, hostiles à la régulation des armes à feu au Congrès, il doit composer avec la puissante National Rifle Association dont le budget de lobbying politique en faveur de la détention d'armes s'élève à plusieurs dizaines de millions de dollars. Obama est débouté en avril 2013 après le rejet de son texte au Sénat. «Le peuple américain tente de comprendre comment quelque chose peut être soutenu par 90 % des gens et ne pas se réaliser?», avait-il déclaré après cet échec.
Aujourd'hui, la Chambre des Représentants et le Sénat, les deux chambres constituant le Congrès, possèdent une majorité républicaine, réduisant un peu plus la marge de manœuvre du premier président afro-américain du pays. L'issue du débat sur les armes de l'autre côté de l'Atlantique semble donc verrouillée jusqu'aux élections de novembre malgré la volonté d'Obama. Pendant ce temps là, les tueries continuent et les 270 millions d'armes qui circulent aux États-Unis n'ont sans doute pas fini d'accroître son record.