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Voici le lexique technico-tactique pour se la jouer connaisseur pendant l’Euro

Si vous êtes fan de foot et avez envie de briller les soirs de matches, vous trouverez dans ce lexique toutes les expressions à ressortir au cours de la compétition.

L'inauguration de la fan zone parisienne pour l'Euro le 9 juin 2016 | ALAIN JOCARD / AFP
L'inauguration de la fan zone parisienne pour l'Euro le 9 juin 2016 | ALAIN JOCARD / AFP

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Ailier inversé. Se dit d’un ailier qui évolue sur le côté opposé à son bon pied. Ce positionnement sacrifie l’efficacité de ses centres mais lui permet de rentrer davantage dans le cœur du jeu et ne pas «coller» la ligne de touche comme un ailier classique. Surtout, cette position le met dans de meilleures dispositions pour marquer: il peut s’ouvrir plus facilement le chemin du but et frapper de son bon pied.

Exemples: Arjen Robben, Cristiano Ronaldo, Franck Ribéry, Hatem Ben Arfa.

Box-to-Box. Littéralement «surface à surface» en anglais. Le box-to-box est un milieu de terrain avec un volume de jeu si développé qu’il est fréquent de le voir, dans la même action, quitter sa surface de réparation et se retrouver dans la surface adverse pour finir le travail, d’où son surnom. Polyvalent, endurant, le box-to-box est aussi précieux sur le plan offensif que sur le plan défensif. Le poste, né en Angleterre, est maintenant assez répandu dans le football moderne.

Exemples: Steven Gerrard, Frank Lampard, Darren Fletcher, Yaya Touré, N’Golo Kanté.

But fantôme. Normalement, cette expression est amenée à disparaître. Avec le recours à la Goal Line Technology, présente à l’Euro 2016, les doutes pour savoir si un ballon a franchi ou non la ligne de but devraient s’évaporer. Ce qui évitera de grosses polémiques. Rien qu’au dernier Euro, en 2012, le match entre l’Angleterre et l’Ukraine avait été émaillé d’un épisode concernant un but fantôme.

 

Catenaccio. Signifie «le cadenas» en italien. Le Catenaccio est une tactique dont la plus belle expression est celle de l’Inter Milan du franco-argentin Helenio Herrera, qui a remporté deux Ligue des champions dans les années 1960. Cette disposition, considérée comme défensive, s’appuie sur un 5-4-1 d’une discipline de fer. L’équipe qui l’utilise espère souvent compenser un déficit technique ou physique par rapport à son adversaire en compensant par sa rigueur. L’objectif est de récupérer le ballon dans sa moitié de terrain et de se projeter très vite en contre-attaque pour jouer dans le dos de l’équipe adverse et marquer un but. Aujourd’hui, ce système est souvent utilisé pour préserver un score dans les dernières minutes mais des équipes modernes l’ont parfois utilisé dans toutes les conditions et à bon escient. C’est avec ce style de jeu que la Grèce a remporté l’Euro en 2004.

Dépassement de fonction. Expression chère aux commentateurs football de Canal+. Le dépassement de fonction décrit un joueur dont le jeu va dépasser les prérogatives liées à son poste. On pourra parler de dépassement de fonction quand un défenseur se rue à l’attaque ou qu’au contraire un attaquant défend sans relâche.

Double pivot. Notion propre au système en 4-2-3-1. Le double pivot est l’association de deux milieux de terrain à vocation plutôt défensive devant quatre défenseurs. L’un étant plutôt chargé de relancer et d’accompagner les offensives, l’autre se concentrant davantage sur la récupération des ballons. Ils garantissent en grande partie l’équilibre de leur équipe tant sur le plan défensif qu’offensif. Le sélectionneur français Raymond Domenech a utilisé un système à double pivot pendant la Coupe du monde 2006 et l’entraîneur portugais José Mourinho en fait l’une de ses notions tactiques favorites.

Exemples: Claude Makelele-Patrick Viera, Sami Khedira-Xabi Alonso.

Espaldinha. Geste popularisé par le Brésilien Ronaldinho. Il consiste à contrôler ou dévier le ballon du dos. Il est la contraction du mot «espalda» (le dos en espagnol) et de la fin du nom de Ronaldinho.

 

Football total. Principe de jeu initié par l’entraîneur néerlandais Rinus Michels. L’idée est de ne pas séparer les rôles de défenseurs et d’attaquants. Avec le ballon, tout le monde attaque et sans le ballon toute l’équipe défend. Cette façon de jouer, exigeante, implique une grande polyvalence des joueurs, amenés à se retrouver dans n’importe quelle position.

Gegenpressing. Littéralement «contre-pressing» en allemand . Derrière cette notion notamment mise en place par le Borussia Dortmund de Jürgen Klopp se cache une forme de pressing pour récupérer le ballon. Le Gegenpressing s’enclenche immédiatement à la perte de balle. Un nombre important de joueurs va harceler l’équipe adverse afin de récupérer le ballon le plus rapidement possible et prévenir une contre-attaque. Cette façon de faire est très en vogue depuis le début des années 2010.

Kick and rush. Littéralement «shoote et fonce» en anglais. Venu d’Angleterre, le kick and rush consiste pour une équipe à envoyer des longs ballons aériens vers les attaquants afin qu’ils fassent la différence sans passer par une longue phase de construction. Cette tactique est controversée aujourd’hui; beaucoup y voient un aveu de faiblesse technique et tactique.

Manita. Terme à l’origine très utilisé dans le football espagnol pour désigner le fait pour une équipe de coller un 5-0 à son adversaire. Un but pour chaque doigt de la main, d’où l’expression Manita. L’une des plus médiatiques fut celle du FC Barcelone infligée au Real Madrid en novembre 2010.

 

Neuf et demi. Façon de se comporter d’un attaquant entre la finition et la création des actions. Le neuf et demi, attaquant hybride par excellence, se développe de plus en plus dans le football moderne où marquer n’est plus la seule fonction recherchée chez un attaquant.

Exemples: Youri Djorkaeff, Roberto Baggio, Lionel Messi, Karim Benzema.

Regista. Littéralement «metteur en scène» en italien. Le regista, dont les Italiens raffolent, est un meneur de jeu reculé, placé en position de milieu défensif. S’il ne possède pas les capacités physiques d’un milieu défensif traditionnel, il compense par une technique et une intelligence de jeu au-dessus de la moyenne pour organiser le jeu de son équipe.

Exemples: Andrea Pirlo, Xabi Alonso, Marco Verratti.

Remontada. Littéralement «la remontée» en espagnol. Terme utilisé dans le football espagnol sur les matches en aller-retour. La remontada désigne le fait de remonter un score souvent très défavorable au match aller pour finalement s’imposer et se qualifier au match retour.

Renard des surfaces. Le renard des surfaces désigne un attaquant qui ne brille ni par ses capacités physiques, ni par ses capacités techniques mais par un sens extrêmement aiguisé du but, lui permettant de savoir marquer dans n’importe quelle situation.

Exemples: Filippo Inzaghi, Ruud Van Nistelrooy, Miroslav Klose, Mario Gomez.

Sapin de Noël. Surnom donné au dispositif en 4-3-2-1 souvent utilisée par l’entraîneur italien Carlo Ancelotti, notamment lors de ses passages à l’AC Milan et au Paris Saint-Germain. Couchée sur une feuille de papier, cette tactique prend la forme d’un sapin de Noël.

Tiki-Taka. Style de jeu initié par le Néerlandais Johan Cruyff au FC Barcelone. Le tiki-taka consiste à conserver le ballon en le faisant circuler rapidement par de nombreuses passes courtes. C’est un style fait pour la possession, empêchant l’adversaire de mettre en place un pressing efficace.

 

Trequartista.  Littéralement «trois-quartiste» en italien. Né en Italie, ce type de joueur s’est beaucoup développé dans les années 1980-1990 dans le Calcio. Il désigne un milieu offensif porté vers le but et disposant d’une vision du jeu de très grande qualité, faisant de lui le leader technique de son équipe.

Exemples: Michel Platini, Zinédine Zidane, Rui Costa, Francesco Totti.

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