Une campagne réussie tient parfois à une bonne résolution: le candidat à la présidentielle du Parti libertarien américain, Gary Johnson, qui place de gros espoirs dans le scrutin vu l'impopularité de Donald Trump et Hillary Clinton, explique au site politique The Hill qu'il compte arrêter de fumer de l'herbe pendant sa campagne puis à la Maison Blanche. Cet ancien gouverneur républicain du Nouveau-Mexique, qui en consommait encore «il y a à peine un mois», veut en effet avoir l'esprit clair quand on lui annoncera une guerre ou une crise: «Si vous recevez un coup de fil à minuit ou deux heures du matin, les gens doivent savoir qu'il y a une voix ferme au bout du fil.» Et ce même s'il estime que le cannabis ne tue pas, «alors que les antalgiques et les anti-dépresseurs font chaque année environ 100.000 morts».
Désigné lors d’une convention fantasque où a eu lieu un strip-tease en direct d’un des postulants, le candidat, qui se prononce en faveur de la légalisation généralisée de la marijuana (déjà autorisée pour raison médicale dans certains États américains), occupait jusqu'au début de l'année le poste de PDG de l'entreprise Cannabis Sativa, spécialisée dans les produits à base de cannabis. Il lui faudra en tout cas être en pleine forme pour, si ce n'est battre Trump et Clinton, du moins franchir les 1%, ce qu'il avait raté d'un souffle en 2012 et que son parti, qui revendique aujourd'hui 400.000 adhérents aux Etats-Unis, n'a réussi qu'en 1980. Pour l'instant, certains sondages lui donnent jusqu'à 10% des voix.
Celui qui est un peu le Jean-Michel Baylet américain (même si son homologue français, lui, ne fume pas) promet également de remplacer l'impôt sur le revenu par une taxe sur la consommation, de laisser la guerre avec Daech à d’autres et de supprimer la NSA («Apparemment», répond-il quand le journal lui demande s’il peut effectivement supprimer l’agence. «C’est ce qu’on m’a dit»). Le symbole d'un programme qui, fidèle à la tradition libertarienne, est à la fois libéral-conservateur –économie de marché et baisses d’impôts– sur l'économie, et progressiste sur les mœurs. Soit un «point idéal» d’équilibre entre les programmes des Démocrates et des Républicains, selon le candidat, et ce d'autant plus avec la probable défaite de Bernie Sanders.