La théorie des 10.000 heures d'entraînement pour exceller dans un domaine en prend un coup. Dans le sport de haut niveau, la quantité de travail à l'entraînement importe peu dans les performances, un constat également valable dans les strates un peu moins élevées de l'élite sportive, selon une étude publiée dans Perspectives on Psychological Science et relayée par BPS Research Digest.
K. Anders Ericsson, le psychologue suédois à l'origine de la théorie des 10.000 heures, affirmait que «les différences individuelles dans les performances des sportifs de haut niveau peuvent en grande partie s'expliquer par des charges de travail différentes».
Pour tester la véracité de cette affirmation, la psychologue Brooke Macnamara et son équipe ont donc épluché toutes les études disponibles sur les performances des sportifs jusqu'en 2014. Au total, c'est 34 études impliquant les niveaux de performance de 2.765 athlètes qui ont été compilées. Elles impliquent des pratiquants du football, du volley, du hockey, de la natation et de la course à pied.
Personnalité, confiance, expérience
Les conclusions de ces recherches montrent que la durée d'entraînement n'influence la performance que dans moins d'1% des cas étudiés. Un taux qui grimpe à 19% dans les catégories sportives moins prestigieuses.
Les chercheurs suggèrent qu'en plus des différences physiologiques influencées par les gènes, c'est aussi la personnalité, la confiance et l'expérience qui font la différence au plus haut niveau. «La pratique accrue est un facteur qui contribue à des différences de performance dans un large éventail de compétences mais elle n'y contribue pas au plus haut niveau.» Si faire carrière dans le sport est toujours dans vos ambitions, ne pensez pas tout de suite à sécher l'entraînement.