Quand vous googlez le nom de Cortina d'Ampezzo, «médiévale» n’est pas l’adjectif qui ressort en premier pour qualifier cette station de ski. Cette petite bourgade du nord de l’Italie est surtout synonyme de «ski de luxe» et c’est une des dix stations les plus chères d'Europe. Pourtant, son code de la propriété est bien médiéval, lui. Et sexiste, aussi, puisqu’il exclut les femmes de l’héritage des terres communales, sauf à de rares exceptions près, comme l’a repéré le magazine The Atlantic.
Les quelques 155 kilomètres carrés du domaine sont gérés par 1.200 familles, selon un code de la propriété vieux de près de 1.000 ans. La règle: quand un chef de famille meurt, ses fils deviennent aussitôt membres de l’assemblée dirigeante, et leur progéniture a le droit d’utiliser la terre et ses ressources. Ses filles n’ont pas ces privilèges…
Un vote qui a échoué
Certes, si un chef de famille n’a pas eu de fils, sa fille peut temporairement avoir sa voix à l’assemblée, et ses enfants peuvent jouir de la terre. Mais elle perd ces droits si elle se marie en dehors de la communauté, contrairement aux hommes…
Le mois dernier, les femmes de Cortina d'Ampezzo se sont rebellées. Elles ont exigé un changement des règles et un vote sur l’extension de ces droits à toutes les femmes de la communauté. Un majorité de l’assemblée des hommes a voté en leur faveur… mais pas assez pour faire changer le droit local, qui exigeait un vote aux deux-tiers.
En Italie, d’autres villes continuent de prospérer sur ces lois ancestrales. Mais les habitants et habitantes ont sont attachés, même ceux qui s’opposent à ces règles sexistes, car ils y voient la possibilité d’être indépendant et de protéger la terre et l’environnement des investisseurs étrangers. La solution selon les habitants interrogés par The Atlantic? Que l’évolution vienne de l’intérieur. Sans que l’Etat s’en mêle. En 1988, la cours suprême italienne avait refusé de réguler sur le sujet. Pas sûr, si l’évolution n’arrive pas très vite, qu’elle campe encore sur ces positions en 2016...