Dans une interview avec le magazine Bloomberg, le candidat républicain Donald Trump, qui vient officiellement d'obtenir assez de délégués pour être investi, a évoqué sa vision de l'avenir du parti républicain.
«Dans cinq, dix ans –ce sera un parti different. Ça va être un parti des travailleurs. Un parti pour les gens qui n'ont pas eu d'augmentation de salaire depuis dix-huit ans, et qui sont en colère. Ce que je veux faire... couper le budget de la sécurité sociale est une grosse erreur pour le parti républicain.»
Ce choix de mots –qui rappelle des partis socialistes ou communistes– est en complète rupture avec le parti républicain de Mitt Romney ou Jeb Bush. Au lieu du laissez-faire économique et de l'interventionnisme en politique étrangère, Trump prône des restrictions du libre-échange et l'isolationnisme.
Promesses intenables
Pendant ses discours de campagne à travers le pays, il a fait plusieurs promesses intenables à la classe ouvrière: il a déclaré que sous une présidence Trump, Apple et Ford seraient obligés de revenir construire leurs produits dans des usines américaines.
Comme le note Greg Sargent dans le Washington Post, sa rhétorique de défense des travailleurs est vide dans la mesure où son programme ne mentionne pas de stratégie de redistribution des richesses ou d'augmentation des impôts.
Par exemple, alors que Trump répète que les gens devraient gagner plus, il est opposé à l'existence d'un salaire minimum fédéral, préférant que la décision revienne aux États.
Bien souvent, au lieu de proposer des solutions économiques réelles, Trump trouve des boucs-émissaires, comme lorsqu'il implique que l'expulsion de tous les sans-papiers du pays (une mission quasi impossible) règlera les problèmes des travailleurs américains.
«Son futur “parti des travailleurs” serait probablement organisé autour du nationalisme, du nativisme et de la xénophobie» conlut Sargent.