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Et si les pandas étaient en voie de disparition à cause de leur flore intestinale?

Pas facile de vous reproduire quand vous avez constamment le bide en vrac.

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Les pandas géants ont un microbiote totalement détraqué | James Wang via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Frontiers in Microbiology, Ars Technica

Ce n’est pas uniquement un argumentaire marketing pour yaourts: chez tous les animaux, la santé dépend grandement de l’équilibre de la flore intestinale, tant son rôle est essentiel à un grand nombre de fonctions vitales, allant du métabolisme à l’immunité en passant, évidemment, par l’assimilation des nutriments. Les pandas ne font pas exception –la preuve avec une étude laissant entendre que, si ces animaux symboles de la protection de la nature sont en voie de disparition et sont si difficiles à élever en captivité, c’est probablement aussi la faute d’un microbiote totalement détraqué.

«Ce travail est le premier à caractériser le microbiote des pandas géants via leur mucus intestinal et relève d’une étape primordiale à l’élucidation du mécanisme sous-jacent à un phénomène affectant la santé générale de cette espèce menacée de disparition», écrivent ses huit auteurs dans la revue Frontiers in Microbiology.

Le phénomène en question, ce sont les «épisodes mucoïdes» du panda. À peu près une fois par an dans leur milieu naturel, et bien plus souvent en captivité, les pandas se mettent à faire des crottes glaireuses. Une mucosité fécale qui indique un bouleversement de la flore intestinale, qui «cherche» de la sorte à se renouveler.

Troubles gastro-intestinaux

Typiquement, ces épisodes interviennent en été, quand les bambous ont beaucoup de feuilles –les intestins du panda, qui se sont mal adaptés à la transition entre un régime carnivore et un régime herbivore voici quelque 2 millions d’années, digèrent bien mieux les tiges, moins riches en silice, une des défenses naturelles des plantes contre leurs prédateurs.

Le problème, c’est que ces «épisodes mucoïdes» –qui sont beaucoup plus fréquents dans les zoos– s’accompagnent de troubles gastro-intestinaux –douleurs, ulcères, ballonnements, inflammations, etc.– délétères à la reproduction des pandas. En effet, lorsque les pandas sont en phase fécale glaireuse, il n’est pas rare qu’ils cessent de s’alimenter, une diminution calorique nocive pour leur fertilité et leur fécondité. Non seulement cette dénutrition fait qu’ils n’ont pas envie de copuler mais, s’ils y parviennent, les grossesses ont plus de risque de ne pas aboutir et, si elles aboutissent, la viabilité des petits est elle aussi affectée, notamment parce que la femelle aura du mal à les allaiter correctement. Bref, la convergence des catastrophes.

Si les auteurs n’ont pas de remède précis –ce n’était pas le but de leur étude–, ils voudraient que leur travail permette d’améliorer le soin apporté aux pandas en captivité, notamment via la diversification et l’enrichissement de leur régime alimentaire. Soit un nouvel espoir pour l’espèce.

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