Monde

Le nouveau gouvernement brésilien a-t-il mené un coup d’État déguisé?

Moins de deux semaines au pouvoir et déjà des scandales au sein du gouvernement Temer.

Des affiches sur lesquelles le président par intérim Michel Temer est présenté comme un «putschiste», à Rio de Janeiro, au Brésil, le 20 mai 2016 | Yasuyoshi Chiba/AFP
Des affiches sur lesquelles le président par intérim Michel Temer est présenté comme un «putschiste», à Rio de Janeiro, au Brésil, le 20 mai 2016 | Yasuyoshi Chiba/AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Folha de Sao Paulo, O Globo, O Dia, The Intercept

Le gouvernement de Michel Temer a-t-il voulu se placer pour mieux occulter des affaires de corruption? Des écoutes retranscrites le 23 mai par le plus grand quotidien du Brésil, Folha de Sao Paulo, questionnent sur les intentions du pouvoir institué, et ce, moins de deux semaines après son entrée en fonction, qui a eu lieu le 12 mai. Après la mise à l’écart de la présidente Dilma Rousseff, accusée d’avoir maquillé les comptes publics en vue de sa réélection en 2014, c’est au tour de Romero Juca d’être dans la tourmente. 

Le ministre de la Planification de Temer a démissionné lundi 23 mai 2016 après la révélation des enregistrements. Dans les échanges, qui se seraient déroulés en mars 2016, Juca aurait affirmé que la chute du Parti des travailleurs, dont est issue Dilma Rousseff, «mettrait fin à la pression de la presse et d’autres secteurs pour poursuivre les investigations du scandale Lava Jato».

Destitution manipulée?

Juca fait partie des hommes politiques cités dans le Lava Jato, ce scandale de corruption à grande échelle qui touche à la fois l’entreprise pétrolière contrôlée par l’État, Petrobras, et les géants brésiliens du BTP sur des grands chantiers. Elle implique des malversations et dessous de table afin que les deux secteurs puissent se partager les marchés et les surfacturer. 

Dès lors s’ouvre le débat d’un coup d’État masqué, ce que met en exergue The Intercept. Certes, Dilma Rousseff a été destituée dans le cadre d’un processus (peu) démocratique prévu dans la constitution brésilienne, poussé par des manifestations monstres, mais ces nouveaux éléments ne manquent pas de la faire réagir. Elle pointe «le caractère évident d’un coup d’État» dans la procédure d’impeachment la concernant. Sur les réseaux sociaux, les Brésiliens multiplient les détournements pour critiquer ce nouvel épisode qui égratigne un peu plus la classe politique de la septième puissance mondiale. 

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