Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Mashable
Les arguments en faveur d’une plus juste et plus réelle représentation des femmes sur les publicités ne manquent pas. D’abord, les femmes ne se reconnaissent tout simplement pas dans ces mannequins décharnés, aux formes et aux contours éloignés de la réalité. Ensuite, promouvoir des corps amaigris, sans aucune imperfection sur le corps renforce les stéréotypes, augmente les complexes des femmes qui ne peuvent que se sentir des copies non conformes et incite à l’anorexie. C’est donc une calamité en matière de santé publique et de sexisme.
Et voilà maintenant un nouvel argument, que les pourfendeurs des pubs photoshoppées vont pouvoir ajouter à leur panoplie: ces pubs ne font tout simplement pas vendre! C’est ce que démontrent en tous cas le rapport financier de la marque de lingerie d’American Eagle, dénommée Aerie.
Bond de 20%
Les ventes d’Aerie, qui a décidé il y a deux ans d’abandonner toute retouche de ses mannequins et d’employer come mannequins des femmes aux formes pus réalistes, ont bondi de 20% l’an dernier, rapporte Mashable. Par comparaison, les courbes financières de la maison mère n’ont crue que de 7%.
Ces beaux résultats surviennent après la campagne #AerieREAL de la marque, pour mettre en avant ses mannequins «naturels» , et notamment son égérie Barbara Ferreira, jeune mannequin de 19 ans qui affiche fièrement sa taille 44 et son tour de hanches de 111 cm. Un succès tel qu’Aerie a décidé d’appliquer la recette à ses mannequins hommes pour la fin 2016. Et qu’elle a été récompensée par l’Association nationale des troubles de l’alimentation (NEDA).
Morale indolore
Le succès d’Aerie n’est peut-être pas dû uniquement à ce positionnement mais pour Jennifer Foyle, sa présidente, il lui est très clairement «corrélé».
La démarche d’Aerie est typique d’une tendance en hausse ces dernières années, où l’antisexisme est utilisé pour faire vendre, avec comme objectif implicite de récupérer la nouvelle génération de jeunes femmes féministes pour les inviter à consommer. Si cette morale indolore est plus utilitariste qu’éthique, et ne témoigne pas toujours d’un réel progressisme, il serait malvenu de le déplorer. Car les conséquences des publicités photoshoppées et des stéréotypes sexistes sont, quant à elles, bien réelles.